La Côte-Nord repasse à l’orange

La Côte-Nord retourne en zone orange à partir du 8 février, a annoncé mardi en soirée le premier ministre François Legault, avec des conditions allégées « pour donner un peu d’oxygène à nos commerçants », a-t-il déclaré.

Parmi les faits saillants, notons que le couvre-feu demeure en place, mais est repoussé à 21 h 30 au lieu de 20 h. Les commerces non essentiels, les centres commerciaux ainsi que les salons de coiffure et d’esthétique pourront rouvrir leurs portes, à condition de respecter les mesures sanitaires de base telles qu’on les connaît. Les activités sportives individuelles, en duo ou en bulle familiale dans les gyms et les arénas pourront avoir lieu, mais toute activité de groupe est interdite. Les activités extérieures, elles, pourront se pratiquer en groupe de maximum huit personnes. Quant aux rassemblements dans les lieux de culte, la limite est fixée à 25 personnes.

Du côté des restaurants, ils pourront de nouveau ouvrir les salles à manger, mais pas n’importe comment. Un maximum de deux personnes adultes, accompagnés ou non de leurs enfants mineurs, pourront s’asseoir à la même table. Les restaurateurs devront par ailleurs tenir un registre de la clientèle et les clients seront obligés de présenter une preuve de résidence dans la région où se trouve l’établissement avant de s’attabler.

Le retour en classe au moins une journée par semaine des étudiants au cégep ou à l’université est aussi au programme. Les modalités entourant les cours en présentiel seront précisées au cours de la semaine et dépendront de la situation propre à chaque établissement. Le port du masque de procédure sera obligatoire.

Contrairement à ce qui avait été préconisé en zone orange à l’automne, les rassemblements dans les domiciles et les terrains privés demeurent interdits. Une personne seule peut visiter une autre personne seule.

Cinq autres régions passeront à l’orange à partir de lundi prochain, soit le Saguenay–Lac-Saint-Jean, l’Abitibi-Témiscamingue, le secteur Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine, le Bas-Saint-Laurent et le Nord-du-Québec. Le reste de la province demeure au rouge au moins jusqu’au 22 février.

« J’aurais aimé ça, arriver avec plus d’assouplissements », a confié le premier ministre Legault, en arguant que le contexte actuel dans les hôpitaux, où le taux de délestage atteint 34 %, ne permettait pas plus de relâchement. 

Réactions des élus

L’annonce des mesures allégées a suscité des réactions discordantes entre les élus de l’est de la Minganie. À Baie-Johan-Beetz, le maire, Martin Côté, trouve qu’un allègement était approprié vu la situation épidémiologique de la région. La mairesse de Natashquan, Marie-Claude Vigneault, est également de cet avis. « Ce serait trop précaire de nous faire passer en zone jaune. En orange, on continue de se protéger et on prend les moyens nécessaires pour nous assurer une qualité de vie intéressante à l’été », espère-t-elle.

La directrice générale d’Aguanish, Marlène Blais, rappelle l’importance de respecter les consignes de base. « Qu’on soit en rouge, orange ou en jaune, ce qui est primordial, c’est de se laver les mains, de porter le main et de rester à deux mètres. Il faut rester vigilants en tout temps », assène-t-elle.

Le préfet de la municipalité régionale de comté (MRC), Luc Noël, lui, accepte difficilement les modifications « minimes » pour le Côte-Nord. « Honnêtement, je trouve ça insultant qu’on fasse passer le couvre-feu de 20 h à 21 h 30. Tant qu’à ça, ils auraient dû le laisser à 20 h, pour ce que ça change », fustige-t-il.

S’il considère « une excellente nouvelle » la réouverture des commerces non essentiels et l’allègement général des mesures, il trouve « illogique » le changement de palier d’alerte pour la région. « Le gouvernement a instauré un code de couleurs pour les régions, mais ne le respecte pas parce qu’il en change les modalités », souligne-t-il.

« Je ne comprends pas que je puisse aller au restaurant mais que je ne puisse pas recevoir mes petits-enfants à la maison pour dîner », donne-t-il en exemple, en rappelant que le passage à l’orange permettait auparavant des rassemblements privés de six personnes. 

« Avec la vaccination qui débute très bientôt en Minganie, j’espère que le gouvernement va mieux prendre en compte notre réalité. »

Luc Noël, préfet de Minganie

Vaccination imminente

Le Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) de la Côte-Nord a annoncé le début imminent de la vaccination pour les adultes en Minganie, en Basse-Côte-Nord et dans Caniapiscau. Les gens intéressés à recevoir le vaccin peuvent dès maintenant prendre rendez-vous en téléphonant au 1-844-407-0967 ou par Internet à l’adresse suivante : https://clients3.clicsante.ca/60013/take-appt. La vaccination devrait débuter le 10 février à Natashquan, Baie-Johan-Beetz et Aguanish, mais elle se fera à partir du 11 février dans la communauté de Nutashkuan.

Photo d’en-tête, de gauche à droite : le directeur national de la Santé publique, Horacio Arruda, le premier ministre du Québec, François Legault, et le ministre de la Santé, Christian Dubé. Le « trio d’or » de la gestion de la pandémie était réuni pour annoncer un « petit déconfinement ». Crédit photo : capture d’écran Facebook.

Laurence Dami-Houle | Initiative de journalisme local

Bachelière du programme de journalisme de l'Université du Québec à Montréal. Amoureuse des mots, bibliophile et cinéphile. Intéressée par les enjeux culturels, l'environnement et la politique.

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