45e de la radio communautaire Ushashumek Kaiamiumistuk : Entrevue avec Marie-Rose Wapistan

À la radio depuis plus de 16 ans, Marie-Rose Wapistan est préposée aux cartes de bingo et à la conciergerie. Elle nous parle de son expérience à la radio.

Marie-Rose Wapistan

JG : Kuei Marie-Rose, merci d’avoir accepté ma demande d’entrevue. Pourrais-tu me parler de la place de la radio dans ta jeunesse?

MRW : Durant ma jeunesse, je savais qu’il y avait une radio au presbytère. Mon frère, Pierre Wapistan, a travaillé là au tout début de la radio. Il était animateur. Ç’a été mon premier contact avec la radio. Je n’avais pas d’intérêt particulier envers la radio à ce moment-là, mais je me rappelle que mon frère travaillait là.

JG : Pourrais-tu me parler de ton parcours à la radio?

MRW : J’ai été préposée aux bénéficiaires pendant longtemps auprès des ainés de la communauté avant de travailler à la radio. En 2008, il y avait un programme d’employabilité qui avait été créé par le Conseil de Bande. C’était un projet du conseil pour créer des emplois un peu partout sur la réserve pour les personnes qui n’en avaient pas. Le poste de conciergerie à la radio a été créé grâce à ce programme. C’est comme ça que j’ai commencé à la radio comme concierge. Ça fait maintenant 16 ans que je travaille ici. Je m’occupe aussi des cartes de bingo maintenant, et des fois, je remplace à l’animation, si Florence et Marie-France sont absentes. Mais c’est vraiment quand c’est absolument nécessaire, je suis la remplaçante de dernier recours (rire).

JG : Qu’est-ce qui te motive à travailler à la radio?

MRW : J’aime beaucoup travailler avec l’équipe. On est juste trois, mais on est une belle équipe. On est soudé. Ce n’est pas tout le monde qui est toujours d’accord avec ce que l’on fait à la radio, donc ça prend une équipe tissée serrée et une personne avec les épaules solides comme Florence (directrice de la radio). Mais en général, c’est très positif. J’aime beaucoup le contact avec le public. Je connais beaucoup de monde grâce à la radio. J’ai beaucoup de contacts avec les gens de la communauté et les gens de Natashquan.

JG : Qu’est-ce que la radio représente pour toi?

MRW : Le bingo est une grande partie de la radio maintenant. Mais, à part ça, je dirais que la radio c’est l’information. C’est un véhicule pour que les gens partagent de l’information et passent des messages. Si la radio disparaissait, on ne saurait pas ce qui se passe sur la communauté. Il y a des radios pirates, mais elle ne diffuse que de la musique. Notre radio est la seule à informer la communauté. Notre radio a aussi un impact au-delà de la communauté, car nous sommes l’une des 14 communautés (11 Innu et 3 Atikamekw) faisant partie de la SOCAM (Société de communication Atikamekw-Montagnais). Nous faisons donc partie d’un réseau de radios communautaires qui permet d’établir des liens entre les communautés innues et atikamekw avec, par exemple, des bulletins d’information quotidiens sur chaque communauté.

L’entrevue a été réalisée en innu-aimun. Nous remercions Marie-France Wapistan d’avoir agi comme interprète afin de permettre la réalisation de l’entrevue.

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