175e Aguanish et Île-Michon : Histoire de la fondation des villages de Nabisipi et Aguanish

La Côte-Nord a vu naître de nombreux villages au fil des siècles, chacun portant en lui l’histoire unique de ses fondateurs et des défis qu’ils ont relevés. Parmi ces récits fascinants, celui des frères Rochette, pionniers intrépides de la Côte-Nord.

Premiers contacts avec la Côte-Nord

Jean-Olivier et François-Xavier Rochette étaient originaires de Pointe-aux-Trembles, rebaptisée Neuville de nos jours, dans la région de Québec. Leur destin les a menés à travailler pour une compagnie originaire des Îles de Saint-Hélier en Jersey, spécialisée dans la pêche et le transport vers les îles de la Madeleine, la Baie-des-Chaleurs et la Côte-Nord. Les deux frères s’occupaient de faire la navette sur la Côte-Nord de Québec à Blanc-Sablon. Ils ont tout de suite été charmés par la beauté sauvage de la Côte-Nord. Lors d’un voyage de pêche, ils font la rencontre de M. Jean Giroux et son épouse Mme Julie Blouin, tous deux natifs de Beauport. Cette famille est installée à Itamamiou, une rivière située à 50 km à l’est de La Romaine sur la Basse-Côte-Nord. Leur première rencontre inattendue avec la famille Giroux à Itamamiou a été le prélude à un nouveau chapitre de leur vie.

Itamamiou

Vers la fin des années 1830, les frères Rochette décident de s’installer à Itamamiou. Quelque temps après leur arrivée, ils se marièrent avec les deux filles de la famille Giroux. François-Xavier se maria avec Esther le 24 août 1840, et Jean-Olivier se maria avec Judith au même moment. Les mariages eurent lieu à l’église Saint-Roch à Québec. Après leurs mariages, les jeunes mariés retournent vivre sur le bord de la rivière Itamamiou où ils continuent de pêcher la morue. Mariages, pêche et tissage de liens communautaires ont marqué les années des Rochette à Itamamiou, jusqu’à ce qu’une opportunité se présente avec la rumeur de l’expiration du bail de la Compagnie de la Baie d’Hudson sur les rivières Nabisipi et Aguanus. Lorsque les deux frères entendent la nouvelle, ils entreprennent rapidement les démarches pour obtenir les droits de pêche aux saumons sur ces deux rivières.

Fondation de Nabisipi

Vers 1846, ne voulant pas attendre les formalités administratives pour obtenir les licences de pêches au saumon, les frères prennent leur destin en main et décident de s’installer à Nabisipi avec leurs familles, fondant ainsi un nouveau village où la pêche à la morue était le gagne-pain principal. Les deux familles Rochette construisent la maison de Jean-Olivier Rochette, aussi appelé « la grande maison », qui est rapidement devenue un lieu de rassemblement pour la petite communauté émergente. Longtemps on se réunira à cet endroit le dimanche pour la prière puisque, avec le temps, Nabisipi devient un hameau d’une quinzaine de maisons, auxquelles s’ajoutait l’été un afflux de familles de Pointe-aux-Esquimaux (aujourd’hui Havre-Saint-Pierre) pour la saison de pêche à la morue, et les Innus qui venaient chaque printemps pour échanger leurs fourrures contre des provisions essentielles.

La quête pour obtenir une licence de pêche au saumon sur la rivière Nabisipi a finalement abouti en 1859 pour Jean-Olivier Rochette, donnant un nouvel élan à l’économie locale. Son fils Augustin, aidé de ses frères, a ensuite pris le relais après sa mort en 1872, perpétuant ainsi la tradition familiale.

Fondation d’Aguanish

En parallèle, en 1849 (année de référence pour le 175e anniversaire du village), François-Xavier Rochette prend la décision de s’installer avec sa famille à Aguanish, du côté ouest de la rivière. La famille de François-Xavier quitte donc Nabisipi et passe plus de dix ans seuls à Aguanish avant que les Blais d’Itamamiou (famille originaire de Berthier-sur-Mer et qui s’était installée là-bas vers 1840) viennent les rejoindre. Après des années de solitude, le peuplement d’Aguanish commence. François-Xavier décède vers la fin des années 1850, avant d’obtenir son permis de pêche sur la rivière Aguanus.

Ce résumé a été rédigé à partir des informations contenues dans le livre « La vie du Père Victor Lachance à Aguanish : Une période de foi » de Cécile Déraps paru en 2011.

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