La grève nationale des postiers paralyse Postes Canada, impactant durement l’est de la Minganie. Les livraisons sont bloquées, et les colis s’accumulent. Les négociations sur les enjeux majeurs se poursuivent.
Depuis deux semaines, le Syndicat des travailleurs et travailleuses des postes (STTP) est en grève, paralysant les activités de Postes Canada à travers le pays. Bien que la situation soit difficile pour tous les Canadiens et Canadiennes, les habitants des régions éloignées comme l’est de la Minganie ressentent particulièrement les effets de ce conflit de travail.
Pour les communautés de Baie-Johan-Beetz, Aguanish, Natashquan et Nutashkuan, les livraisons sont au point mort. Des colis attendus depuis des semaines restent bloqués, et plusieurs commandes effectuées auprès de grands détaillants en ligne, comme Amazon, sont annulées en raison de l’impossibilité de livrer au-delà de Sept-Îles, où se trouvent les bureaux les plus à l’est pour des entreprises comme FedEx, Purolator et UPS.
Le ministre fédéral du Travail, Steven MacKinnon, a précisé en entrevue avec Radio-Canada que cette grève soulève des enjeux cruciaux pour l’avenir de Postes Canada. « Le modèle d’affaires de Postes Canada a sensiblement changé au fil des ans. Nous envoyons beaucoup moins de lettres. Ce sont les colis maintenant qui font que Postes Canada garde un certain achalandage au niveau de son réseau. Il y a une convention collective construite pour la livraison de lettres et non de colis. Il s’agit là de l’enjeu principal », a-t-il déclaré. Les négociations entre la société et ses employés touchent tous les enjeux les plus complexes : salaires, sécurité d’emploi, avantages sociaux et conditions de travail.
Malgré tout, les bureaux de poste locaux demeurent ouverts, mais uniquement pour des services de vente au détail et d’expédition. « On peut encore acheter des timbres ou envoyer des paquets, mais ça ne bougera pas avant la fin de la grève », explique une employée du bureau de Natashquan. « On a hâte que ça finisse. Ça va être tout un rush lorsque le service reprendra! », ajoute-t-elle. Le bureau de poste de Natashquan, qui traite habituellement une cinquantaine de colis par semaine, pourrait voir ce chiffre tripler ou quadrupler une fois la grève terminée. Plus la grève dure, plus la tâche de rattrapage sera colossale pour les employés de Postes Canada, qui devront s’attaquer à des montagnes de courrier et de colis en souffrance.
Bien que des médiateurs soient impliqués, une entente semble encore hors de portée, laissant les 55 000 postiers et postières de Poste Canada en grève depuis le 15 novembre. Les habitants de l’est de la Minganie devront donc être patients pour encore un temps.
Pour nos communautés déjà isolées, la reprise des services postaux est attendue avec impatience, mais les enjeux nationaux de cette grève montrent que la situation pourrait encore se prolonger.