La Côte-Nord en voilier : le tourisme autrement

Emprunter la voie maritime pour redéfinir les limites et pour se réapproprier le fleuve qui marque notre territoire et notre imaginaire : c’est le pari qu’ont fait Benjamin Meheust et Karine Locatelli en décidant de parcourir à la voile les kilomètres qui séparent Baie Saint-Paul de Harrington Harbour.

C’est le 6 juillet que le Lumina a tendu ses voiles pour entreprendre son voyage estival. Une semaine plus tard, le couple était à Anticosti, et le 25 juillet ils arrivaient à Natashquan, avant de repartir vers Harrington Harbour, où le père de Karine a enseigné pour deux ans. Je les ai rencontrés mardi dernier, au retour de Harrington Harbour,  enchantés.

Benjamin est originaire de Bretagne et a adopté le Québec il y a huit ans. Il s’est mis sérieusement à la voile il y a quatre ans, et a pris part à une traversée de l’atlantique en 2016. Il achète son premier voilier en 2017, puis fait acquisition du Lumina, qui le porte aujourd’hui.  Sa complice à bord du Lumina, Karine, est originaire de Lévis. Elle fait du dessin inspiré par la Nordicité et le territoire. Tous deux habitent Baie-Saint Paul.

« Je suis d’un lieu où on est en rapport constant à la mer », me dit Benjamin, à notre rencontre. Il s’étonne qu’au Québec, une province fluviale et maritime, nous entretenions un rapport plutôt étranger au grand cours d’eau qui a vu arriver nos ancêtres allochtones. Une part de sa passion pour la voile est dédiée à la transmission. Que les jeunes redécouvrent le plaisir de naviguer : « La navigation et le maniement d’un voilier font partie du patrimoine Québécois », peut-on lire dans le texte d’intention qu’il a écrit pour son projet.

En se déplaçant à la voile, Benjamin et Karine choisissent de ne pas se limiter à la route. Pour les villages de la Basse Côte Nord, « la mer est la seule ouverture matérielle au reste du monde, [aux autres villages] ». Selon eux, la Basse Côte Nord, qui dépend des bateaux pour son approvisionnement, est un lieu privilégié pour (re)découvrir le patrimoine maritime du Québec.

Pour nos deux navigateurs, la voile constitue un moyen avantageux de faire du tourisme. Chacun des villages où ils se sont arrêté a su les charmer. Ils voguent maintenant vers Baie Saint-Paul où ils pourront partager leur périple aux jeunes Charlevoisiens.

En espérant qu’ils donnent envie à d’autres de descendre nous voir, et d’explorer la part d’eau salée dans leurs veines! 

Marianne Couture-Cossette

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