Santé Québec opérationnel : des inquiétudes pour les régions éloignées

Le CLSC de Natashquan (Photo Julien Greschner)

La société d’État Santé Québec est officiellement entrée en fonction dimanche, devenant l’unique employeur des 330 000 travailleurs du réseau de la santé au Québec.

La société d’État Santé Québec, nouvelle entité responsable de la gestion du réseau de la santé, est officiellement entrée en fonction le 1er décembre. Cette transformation majeure dans l’administration du réseau de la santé, découlant de l’adoption du projet de loi 15, vise à centraliser les opérations des CISSS et CIUSSS pour rendre le système de santé plus efficace et durable.

Geneviève Biron, présidente et cheffe de la direction de Santé Québec, a décrit ce changement comme le départ d’une « course de fond pour transformer notre réseau » dans une lettre ouverte. Elle prévoit un « plan de match » dans les mois à venir pour articuler les réformes, insistant sur une transformation « profonde et pérenne ». La centralisation des établissements sous une seule organisation devrait rendre le réseau de la santé beaucoup plus efficace selon Mme Biron :

« En regroupant les établissements en une seule et même organisation, nous nous donnons une vision transversale qui offre la possibilité d’optimiser le réseau dans son ensemble. Comment? En gagnant en mobilité, en éliminant les tâches que nous répliquons, en partageant encore plus efficacement les outils et les meilleures pratiques, dont la recherche et l’enseignement. »

Cependant, dans l’Est-du-Québec, cette centralisation suscite des préoccupations. Syndicats, médecins et organismes communautaires craignent une perte d’autonomie et un désengagement des réalités locales. Ils estiment qu’il y a un risque que les spécificités régionales soient noyées dans une structure trop centralisée.

Dans l’est de la Minganie, les CLSC locaux n’ont pour l’instant constaté aucun changement dans leurs opérations quotidiennes. Les employés ont été informés par courriel de la création de Santé Québec, mais les usagers de la région ne devraient pas percevoir d’impact à court terme.

Les détails concrets des réformes, notamment celles touchant les opérations locales, seront connus une fois le plan stratégique présenté. Bien que Santé Québec promette une efficacité accrue et une modernisation du réseau, les défis de mise en œuvre dans les régions éloignées comme la Minganie soulèvent des questions légitimes. Entre craintes et espoirs, l’avenir du système de santé provincial, et son adaptation aux réalités régionales, reste à surveiller.

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