Une première année positive pour le projet Mission Nordique de la Sureté du Québec

Poste de police de la Sureté du Québec à Natashquan (Photo par Julien greschner)

Un an après l’ouverture du nouveau poste de police à Natashquan, le sergent Dominique Alain dresse un portrait positif de la première année de Mission Nordique : « Notre bilan est très bon et on est très fier de ça »  

Le programme Mission Nordique a été lancé en octobre 2022 avec l’objectif d’assurer la pérennité des services policier dans les communautés d’Aguanish, Natashquan et Nutashkuan. Précédemment, deux policiers étaient présents dans un poste de police temporaire à l’intérieur de l’édifice municipal de Natashquan selon un système de rotation fly in fly out de 2 semaines. Avec les coûts de voyagements et les primes de temps supplémentaire, ce système était dispendieux. Il souffrait également d’un manque d’efficacité, car de nouveaux policiers venaient toutes les deux semaines. Les policiers n’avaient donc pas le temps de se familiariser avec la réalité locale. Avec le projet Mission Nordique, c’est maintenant cinq policiers qui sont assignés au nouveau poste de police de Natashquan et vivent dans la région. L’équipe actuelle est formée du sergent Dominique Alain et des patrouilleurs Justin Pelletier et Antoine Langelier. À la suite de mouvements de personnel, il manque présentement deux policiers au poste et un processus de recrutement est en cours pour pallier les départs récents. 

Les policiers du projet Nordique choisissent de participer au programme. « Les applications pour le programme se font sur une base volontaire, on choisit d’être ici » explique le sergent Alain. Les candidats doivent traverser un processus de sélection rigoureux. On cherche des candidats qui ont une ouverture culturelle et de l’expérience en milieu autochtone. Les candidats sont passés en entrevue pour évaluer ces points parmi d’autres. S’ils sont retenus, les candidats suivent une formation obligatoire en réalité autochtone avant d’être évalués ici lors d’un stage supervisé d’une semaine. Les policiers choisis sont en prêt de service. Cela signifie qu’ils conservent leur poste régulier de leur affectation précédente et sont prêtés au programme. Le sergent en est un bon exemple. Policier depuis 1999, il était enquêteur à Matane avant de décider de postuler au programme. Il avait été patrouilleur à Schefferville de 2004 à 2005, et il souhaitait retourner sur le terrain en milieu autochtone : « Ça m’avait plus durant ces années-là et je voulais retourner ». Son expérience est très positive jusqu’à présent. Il trouve gratifiant de travailler dans un poste de police avec un objectif de rapprochement communautaire, il explique : « Je trouve que je fais une différence dans la vie des gens. Je connais les gens et ils me connaissent par mon nom. C’est une police différente ». En effet, l’objectif de pérennité des services inclut également un rapprochement avec les communautés. Ce rapprochement est la plus grande fierté du sergent Alain : « connaître les réseaux aide beaucoup à désamorcer les crises ». Il explique que durant cette première année, les acteurs clés du milieu ont pu être identifiés et que des partenariats ont commencé à être établis. Par exemple, les policiers travaillent beaucoup avec les intervenants sociaux de la communauté de Nutashkuan et ce partenariat bénéficie à tous. 

Le sergent Dominique Alain (Photo par Julien Greschner)

Après une année de projet pilote, le bilan est donc positif et la Sureté du Québec continuera d’évaluer le programme dans les prochaines années : « Le projet continue sous sa forme actuelle. Nous n’avons pas d’échéancier encore pour la fin de la période d’évaluation », explique le sergent. Avec le travail accompli en 2024, le sergent entrevoit positivement la continuation du programme en 2024 : « On veut poursuive le travail commencé. Cette année va être une année de consolidation. L’année passée, on ne connaissait pas nos gens, maintenant oui. La trail est faite, on veut continuer dans la même veine et être encore meilleur. » 

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