Une augmentation prévue de la présence du homard d’Amérique dans le nord du Golfe du Saint-Laurent

Une récente étude de l’Institut de Recherche en Économie Contemporaine (IRÉC) a mis en lumière une tendance prometteuse pour l’industrie de la pêche au homard au Québec. Selon les chercheurs, la présence du homard d’Amérique dans le nord du Golfe du Saint-Laurent devrait augmenter dans les années à venir.

Contexte

En 2023, le prix moyen au débarquement du homard d’Amérique s’est établi à 16,31 $ le kilogramme, légèrement en dessous de la moyenne observée au cours des deux dernières décennies. Même si le homard peut être vendu directement au consommateur, la majeure partie du homard pêché passe par les usines de transformation du Québec maritime, avec 83 % du homard pêché en 2019 acquis par ces établissements. En moyenne, environ la moitié des homards pêchés sont exportés, les États-Unis étant le principal partenaire économique du Canada dans ce domaine, représentant 91 % de la valeur des exportations internationales de homard du Québec de 2015 à 2020.

L’étude

Une tendance importante soulignée par l’étude est la diminution de la biomasse de homard disponible dans le golfe du Maine aux États-Unis, d’où proviennent 80 % des captures américaines. En effet, le centre de gravité de l’espèce se déplace vers le nord avec le réchauffement des océans. Selon un rapport de l’Organisation des Nations Unies pour l’Agriculture et l’Alimentation (FAO), cette diminution cause une baisse des débarquements de homards chez nos voisins du sud et une pression à la hausse sur l’importation des captures du Saint-Laurent. L’importance des exportations vers les États-Unis pour l’industrie québécoise du homard est donc appelée à augmenter dans les prochaines années. Cette évolution est d’autant plus significative que la pêche au homard d’Amérique est désormais la plus lucrative au Québec, ayant récemment détrôné le crabe des neiges. De 2009 à 2023, les quantités débarquées sont passées de 3 711 à 13 777 tonnes, avec une valeur de la pêcherie augmentant de 45,2 à 224,7 millions de dollars, soit une croissance de 397 %. Le homard s’est particulièrement imposé depuis 2020 en tant que principale pêcherie, représentant en moyenne 45 % de la valeur des débarquements, et en 2023, il a représenté 66 % de la valeur totale des débarquements du Québec, notamment en raison de l’effondrement du prix du crabe des neiges sur les marchés mondiaux.

En bref, l’étude de l’IRÉC prévoit une augmentation continue des débarquements de homard d’Amérique dans les années à venir, en raison de conditions écosystémiques favorables et de mesures de gestion responsables. Dans ce contexte, de nouvelles pêcheries commerciales devraient ouvrir au Bas-Saint-Laurent, dans le nord de la Gaspésie et sur la Côte-Nord.

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