La Côte-Nord renforce ses mesures pour esquiver la COVID-19

La Côte-Nord continue de s’adapter aux réalités changeantes de la pandémie de COVID-19. De nouvelles mesures ont été décrétées par le gouvernement et par le Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) régional pour mieux se préparer à de possibles éclosions.

Des contrôles routiers ont été mis en place le 9 octobre à divers endroits de la province, notamment aux traverses de Tadoussac-Baie-Sainte-Catherine et Matane-Baie-Comeau-Godbout, pour sensibiliser les usagers à réduire leurs déplacements non essentiels. En conférence de presse, vendredi, le président-directeur général par intérim du CISSS de la Côte-Nord, Claude Lévesque, a salué l’initiative du gouvernement Legault. « De voir l’augmentation des zones rouges dans plusieurs régions, ça nous inquiète énormément », a-t-il déclaré. « Il est sûr que l’idée d’avoir des contrôles policiers sur nos routes est une démarche extrêmement positive. »

Les points de contrôle devaient être en place jusqu’au 14 octobre.

Pour l’instant, les policiers qui opèrent les contrôles n’ont pas le pouvoir d’empêcher le passage ou de décerner des amendes, a expliqué Hugo Lemieux, responsable des mesures de sécurité civile au CISSS. Les gens provenant des zones d’alerte supérieure doivent toutefois respecter les mêmes consignes que dans leur région pour éviter la possible propagation de la COVID-19. « Donc pas d’activités sociales, pas de bars et pas de restaurants », a sermonné M. Lemieux.

La direction du CISSS de la Côte-Nord a envoyé ses recommandations à Québec pour un meilleure gestion des entrées et sorties, notamment en Basse-Côte-Nord. L’instauration de barrages routiers coercitifs, comme ceux qui avaient été mis sur pied lors de la première vague de COVID-19, est sur la table, selon Claude Lévesque.

Un plan spécifique pour les régions éloignées

Après avoir déclaré qu’à partir du 12 octobre, toute personne désirant se rendre en Basse-Côte-Nord devait obligatoirement obtenir un résultat négatif au test de dépistage de la COVID-19, M. Lévesque s’est rétracté en conférence de presse. Cette mesure fait partie du plan spécial pour les résidents en régions éloignées, dont la Basse-Côte-Nord et l’île d’Anticosti, présenté la semaine dernière au ministère de la Santé. Rien n’a encore été décidé, a-t-il spécifié, mais le CISSS devrait faire l’annonce officielle de ce plan dans les prochains jours.

Actuellement, le médecin-conseil en santé publique du CISSS de la région, Richard Fachehoun, « recommande fortement » aux gens qui se rendent dans ces endroits d’effectuer un test de dépistage. « Dès l’arrivée sur le territoire, on reçoit de l’aéroport ou du traversier une consigne qui dit : vous devez vous présenter au centre de santé pour un dépistage. Le travailleur devra attendre son résultat négatif », a détaillé M. Lévesque.

La personne devra respecter une quarantaine de sept jours, puis passer un second test.

« Ça devient essentiel et primordial de préserver nos territoires », souligné M. Lévesque.  La Côte-Nord est une des dernières régions en zone jaune dans l’océan de rouge et d’orange qui s’étend de plus en plus dans l’est de la province. Selon le PDG par intérim du CISSS, le meilleur moyen de minimiser les risques de propagation de la COVID-19 sur le territoire nord-côtier est « d’arriver à un contrôle absolu de l’accès routier et par le traversier ». La fermeture de la région ou de certaines portions de celle-ci n’est pas envisagée par la santé publique dans un avenir proche, mais demeure une option si des MRC passaient au palier d’alerte maximale.

Le Bella Desgagnés évite le pire

La compagnie Relais Nordik a annoncé la reprise du transport de passagers à bord du N/M Bella Desgagnés depuis le 12 octobre après avoir reçu l’aval de la santé publique, de la Société des traversiers du Québec et des élus de la Basse-Côte-Nord.

Seules les marchandises étaient autorisées à être embarquées après que deux employés aient été déclarés positifs à la COVID-19 au tout début du mois. Aucun passager n’a été en contact avec les membres d’équipage infectés. Le navire a aussi subi un processus de désinfection complet avant de reprendre ses traversées.

Le milieu de la santé garde l’œil ouvert

Même si la Côte-Nord, particulièrement la Minganie, échappe à l’augmentation sentie de cas d’infections au coronavirus, la situation reste somme toute inquiétante aux yeux du Dr Fachehoun. « Évitons vraiment les déplacements non essentiels vers les régions d’alerte orange ou rouge », a-t-il rabâché lors du point de presse du 9 octobre.

Depuis la mi-juillet, « 80 % [des nouveaux cas] sont liés à des acquisitions à l’extérieur [de la Côte-Nord », a-t-il fait savoir, et « environ 30 % des membres de leurs familles ont été aussi infectés », d’où l’importance de limiter les voyages en dehors de la région.

Advenant que des nouveaux cas nécessitent une hospitalisation, cinq lits sont réservés à l’hôpital de Sept-Îles à cet effet, à moins d’une intubation ou d’un besoin de soins intensifs. Si des patients atteints de la COVID-19 requièrent ces soins, ils seront transférés à Québec ou Chicoutimi, où on les envoyait automatiquement auparavant.

En date du 13 octobre, la Côte-Nord comptait 161 cas confirmés, dont 156 personnes guéries, quatre cas actifs et un décès. La Minganie n’a pas enregistré de nouveaux cas depuis la mi-juillet, stagnant à huit.

Laurence Dami-Houle | Initiative de journalisme local

Bachelière du programme de journalisme de l'Université du Québec à Montréal. Amoureuse des mots, bibliophile et cinéphile. Intéressée par les enjeux culturels, l'environnement et la politique.

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