Hydro-Québec dit non aux demandes des citoyens pour un deuxième monteur de ligne à Natashquan

Une salle comble a répondu à l’invitation d’Hydro-Québec, mercredi 13 février à Natashquan concernant la préservation du service électrique entre Baie-Johan-Beetz et Kegaska.

Des représentants d’Hydro Québec s’étaient engagés lors de la première rencontre en août dernier de revenir avant l’hiver pour présenter leur décision et répondre à la demande des citoyens d’avoir un deuxième poste de monteur de ligne basé à Natashquan. La séance s’est déroulée dans le calme, du moins pour une bonne partie. Les gens ont écouté et ont été attentifs à la présentation d’Hydro-Québec. Plusieurs diapositives ont été projetées et des statistiques ont été apportées. Mais les réponses à la mobilisation citoyenne ont été négatives. La question qui se pose. Pourquoi y avait-il deux monteurs de lignes à Natashquan, il y a une ou deux années ? Pourquoi au départ d’un des deux employés, Hydro a choisi de ne pas remplacer ? Selon Hydro-Québec, une analyse réalisée dans les derniers mois révèle que les postes à un ou deux employés ne sont pas viables. Selon la Société, la charge de travail au poste de Natashquan ne justifie pas un deuxième emploi. Ce qui a laissé l’assemblée perplexe. Hydro-Québec choisit de ne pas acquiescer aux demandes des citoyens et conserve le statu quo. Une seule personne demeure en place à Natashquan pour l’instant. Qu’adviendra-t-il à son départ ? Hydro réévaluera…

Déception chez les citoyens et citoyennes
Devant cette décision, l’assemblée s’est montrée déçue et surtout ne pas comprendre les arguments d’Hydro-Québec. Bien sûr il y a les statistiques mais ce n’est pas tout. Une société d’état ne doit-elle pas avoir dans ses analyses d’autres considérations importantes pour les milieux de vie.

Les distances
Le poste de Natashquan offre une couverture de service sur 140 km de Baie-Johan-Beetz à Kegaska pour esservir environ 1 600 personnes. Présentement Hydro travaille au déploiement de la ligne électrique vers La Romaine et Unamen Shipu, ce qui augmentera considérablement les distances. Comment comprendre la logique de la Société ? Les distances de service s’allongent, le nombre d’abonnés va en augmentant pendant que les services, sur place, se réduisent.

La sécurité
Le milieu présente une population vieillissante avec des soins parfois particuliers qui nécessitent un accès continu à l’électricité. S’il y a panne, et qu’un arrêt prenne sept heures à se rétablir au lieu de deux ou trois parce que les ressources humaines proviennent de l’extérieur, cette situation est inquiétante et insécurise la population.

La prévention
Est-ce que d’accentuer l’entretien et la prévention sur le circuit électrique ne viendrait-il pas apporter un service plus stable et plus fiable? Cela nécessite du personnel.

La création d’emplois
Puisqu’il faudra de toute façon augmenter le nombre d’effectifs pour répondre à la demande du prolongement de la ligne, pourquoi Hydro, une Société d’état, ne prend pas en compte le développement des villages en faisant une répartition équitable de ses ressources humaines. Un deuxième poste de monteur de ligne à Natashquan qui amènerait une nouvelle famille serait un atout de taille pour la vitalité du village. Le développement du village passe aussi par la création de nouvelles entreprises à Natashquan qui ont des besoins en énergie électrique stable, est-ce qu’on en tient compte ? Un service tel l’Hydro n’est pas que statistiques…

L’instigatrice de cette mobilisation citoyenne, Stéphanie Landry, compte bien poursuivre le dossier avec le support des citoyens et l’implication des élus.

*Photo d’en-tête : Michel Richard

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