Texte : Nicole Lessard
Photos : Michel Richard
Jeudi, 29 août, une soixantaine de personnes, soit un peu plus de 20 % de la population de Natashquan, a répondu à l’invitation d’Hydro-Québec pour en apprendre un peu plus sur le réorganisation du pôle de monteur de ligne à Natashquan.
Stéphanie Landry a initié cette mobilisation citoyenne et donné, entre autre, deux entrevues sur les ondes de Radio-Canada, Boréale 138, jeudi 29 août et Bonjour la Côte, au lendemain de la rencontre. Des gens de Natashquan, une personne d’Aguanish, une autre de Nutashkuan et deux employés d’Hydro-Québec d’Havre-Saint-Pierre ont été en mesure de questionner et d’entendre Cathy Hamel, conseillère communication et collectivité, Yan-Hugues Boily, Directeur-Réseau distribution Montmorency Matapédia, accompagnés de Francis Girard, chef réaliser les travaux. Aucun représentant des conseils municipaux n’assistait à la rencontre.
Monsieur Boily a d’abord relaté avoir rencontré le maire et le directeur général de Natashquan, une conseillère et la directrice générale d’Aguanish, un représentant de Kegaska pour expliquer cette réorganisation. Il semble que ces derniers y ont trouvé satisfaction. Certains membres du conseil de la communauté innue ont aussi été rencontrés.
Son de cloche différent de la part de la population qui traduit son désaccord et réclame qu’un deuxième monteur de ligne soit basé à Natashquan, ce qui nécessite une ouverture de poste. Une discussion parfois électrique s’en est suivi. Chacune des parties a été en mesure d’exprimer son point de vue qui diffère d’un côté à l’autre.
Jusqu’à tout récemment le pôle de Natashquan comptait deux monteurs de ligne jusqu’à ce qu’un des deux demande un transfert. Par la suite, aucun poste n’a été affiché pour remplacer ce départ.
Le poste de Natashquan dessert 1 500 abonnés sur une distance de près de 80 kilomètres. Historiquement le poste de Natashquan a déjà connu même trois monteurs de ligne mais toujours au moins deux. Cinq sont basés à Havre-Saint-Pierre, présentement.
Cette perte d’emploi vient à l’encontre de la vitalité du village. Elle vient insécuriser la population sachant qu’un seul monteur de ligne ne peut agir seul, par mesure de sécurité. Elle s’est rappelé la panne de janvier dernier qui a duré un peu plus de vingt heures.
Du côté d’Hydro-Québec, on allègue que la tâche ne justifie pas deux emplois au poste de Natashquan. La solution retenue et présentée aux élus est d’envoyer une deuxième personne lors de prévisions de tempête ou lorsque le besoin de maintenance se fait sentir. On mentionne aussi la définition des postes, les clauses syndicales avec lesquelles on doit composer.
Cette position de la Société, bien que comprise ne satisfait pas la population qui évoque qu’Hydro-Québec n’a pas seulement une raison de service, de productivité et de rentabilité mais aussi une mission sociale. Cette Société appartient à la population et se doit d’être à l’écoute de celle-ci. Elle doit penser collectivité même dans les petits milieux. Si elle est capable d’investir des grosses sommes dans des festivals et de commandites de toutes sortes, peut-être pourrait-elle tenir compte d’un service de proximité fiable et sécuritaire pour les populations, même petites, ce qui implique deux personnes au poste de Natashquan.
Selon la population, Hydro doit développer une vision à long terme compte tenu de la ligne qui va vers la Romaine en Basse-Côte-Nord, tenir compte des changements climatiques, d’un temps rapidement changeant dans les villages, bourrasques de vent fort parfois, et autres éléments de la nature pour prendre ses décisions. Hydro doit se préoccuper de la réalité des villages et de l’arrivée de nouvelles entreprises dans la région qui ont besoin que le service soit fiable et rapidement rétabli en cas de panne. Le maintien de deux employés d’Hydro à Natashquan continue d’être demandé par la population. Elle souhaite fortement recevoir une écoute de la part de la Société.
Les représentants d’Hydro-Québec répondent avoir entendu les revendications de la population et sont prêts à y réfléchir. Ils s’engagent à repenser le fonctionnement en Minganie, à revoir la charge de travail, à rencontrer le syndicat pour examiner ce qui peut être fait. Aucun engagement ferme pour l’ouverture d’un deuxième poste à Natashquan n’est pris, à ce moment-ci. Mais, ils ajoutent qu’ils reviendront avant l’hiver rendre compte de leur réflexion et leur décision.
Un dossier à suivre très certainement.