Un volet de prêt-à-manger a vu le jour à la coopérative de solidarité Les Choix de Marguerite de Baie-Johan-Beetz pour encourager une saine alimentation et diminuer le gaspillage alimentaire.
Derrière les fourneaux, on retrouve le chef cuisinier Sébastien L’Écuyer, récemment revenu habiter dans son village natal. Les plats à emporter qu’il prépare sont vendus à la coopérative depuis décembre, « mais on est encore en rodage », précise-t-il. Unique responsable – et employé – consacré à ce projet, Sébastien s’affaire à cuisiner des mets « pour améliorer la qualité de vie du village et des touristes. »
« C’était important pour nous d’avoir quelque chose qui souligne la qualité des produits et des légumes qu’on a à la coop. Un gros volet du projet, c’est d’utiliser des aliments qui sont très nutritifs pour essayer de faire manger plus de vitamines et de légumes [aux clients], et moins de choses transformées. »
Sébastien L’Écuyer
La ligne directrice pour le menu : des repas simples et accessibles pour tout le monde. « Je ne suis pas là pour réinventer la cuisine. L’important, c’est que les gens achètent des produits nutritifs et se sentent bien avec ce qu’ils mangent », poursuit Sébastien.
Le prêt-à-manger se devait aussi d’avoir une composante écologique importante, fait-il valoir. Les légumes frais proviennent de la serre de la coopérative, « donc on évite le transport des aliments et ça nous permet d’éliminer le gaspillage alimentaire ». Les autres ingrédients sont pris sur les tablettes de l’épicerie.
Une attention particulière a été portée au choix de l’emballage des repas, qui se vendent dans des contenants issus d’une fabrication écologique. « Les plats sont compostables, biodégradables ou recyclables. On encourage les gens à les réutiliser les plats plus résistants comme n’importe quel contenant style Tupperware. »
Les mets qu’il prépare dans la cuisine de la salle communautaire Phidélem-Harvey vont des dîners rapides (sandwichs, soupes, salades) aux pièces de viande, selon une fourchette de prix allant de 5 $ à 16 $ par plat. En plus de pains au levain cuits quotidiennement, Sébastien estime cuisiner une dizaine de mets différents par semaine, ce qui représente environ 150 plats à emporter.
Il aimerait doubler, voire tripler sa production d’ici un an pour atteindre entre 400 et 500 repas par semaine, mais à condition que d’autres personnes se joignent à lui en cuisine. « Le manque de personnel, c’est difficile partout. Si c’est difficile pour Le Goût du Large [de Natashquan] depuis cinq ans, ça risque d’être difficile pour nous aussi. »
Un projet qui a mijoté
Sébastien L’Écuyer le dit ouvertement : il cherchait à revenir résider à Baie-Johan-Beetz depuis longtemps, mais l’absence de restaurant dans le village posait problème. Cuisinier de formation, il a vogué ces dernières années entre la Minganie, de la pourvoirie La Corneille près de son patelin natal au café-bistro L’Échouerie de Natashquan, les Miels d’Anicet à Ferme-Neuve et Montréal. Puis, la pandémie frappe : « Je ne voyais plus d’avenir à Montréal. » Le projet de mets à emporter à l’épicerie coopérative germe dans son esprit, mais il a fallu plusieurs mois avant qu’il ne se réalise.
Finalement, grâce à la subvention de la municipalité régionale de comté (MRC de Minganie) de 53 486 $, au soutien financier et organisationnel de Les Choix de Marguerite et au coup de pouce du conseil municipal de Baie-Johan-Beetz, qui leur offre la location de la cuisine de la salle communautaire, l’initiative « est sur une belle lancée », considère Sébastien.
Photo d’en-tête et autres : Sébastien L’Écuyer.