Entrevues avec les candidats à la chefferie du conseil de bande de Nutashkuan

Les candidats au poste de chef de la Première Nation de Nutashkuan: (de gauche à droite) Roberto Wapistan, Réal Tettaut, Pierre Kaltush, Marie-Paule Malec, Marc-André Kaltush et Henri Wapistan (Photo de Sonorisation Kanikuen Inc.)

Nous avons rencontré les cinq candidats et la candidate à la chefferie du conseil de bande de Nutashkuan en vue du scrutin qui se tiendra le 6 juillet prochain de 9 h à 19 h 30 à la Salle Uahamiss. Nous avons posé la même série de questions à tous les candidats, voici leurs réponses.

Q1 : Pourquoi souhaitez-vous devenir chef de la Première Nation de Nutashkuan?

Réal Tettaut : Je suis le chef sortant et j’aimerais continuer, car je suis à l’écoute de la communauté et j’aime les défis du côté du développement de la communauté. J’aime travailler en équipe avec les gens que ce soit le conseil, la communauté, d’autres municipalités ou d’autres communautés autochtones.

Marie-Paule Malec : Parce que je comprends la situation de Nutashkuan. Depuis quelques années, je vois toutes les réalisations qui ne sont pas complétées. Je veux travailler pour la jeunesse, parce que dans la communauté de Nutashkuan, il y a beaucoup de jeunes. Au moins 85 % de la population ont de 0 à 25 ans. Les jeunes représentent la communauté maintenant, c’est très important de leur donner un avenir.

Marc-André Kaltush : Ce sont des membres de la communauté qui m’ont nominé. Je n’avais pas l’intention de me présenter. Je suis allé à l’assemblée de nomination, puis il y a des jeunes qui m’ont nominé. Ils m’ont dit pourquoi tu ne serais pas chef. J’ai accepté, j’aimerais ça aider ma communauté. C’est juste ça mon intention, je veux aider. Il faut regarder l’avenir pour les jeunes. Je suis un jeune qui a beaucoup d’idées. Je voudrais beaucoup plus de développement pour la communauté. Il faut regarder à long terme pour nos jeunes.

Pierre Kaltush : Ça va faire 20 ans que je suis au conseil le 6 juillet. J’avais annoncé que ça serait mon dernier mandat, et lors de l’assemblée de nomination quelqu’un m’a demandé si j’accepterais de devenir chef. J’ai accepté de m’essayer, ça faisait longtemps que je me demandais si je devrais me présenter comme chef. Lorsqu’on m’a nominé, je me suis dit que j’essayais cette fois. Ça passe ou ça casse!

Roberto Wapistan : Parce que les membres de la communauté me l’ont demandé. Il y a à peu près quatre ans, je m’étais lancé dans la course à la chefferie. J’étais contre Réal, il y avait aussi Rodrigue et il y en avait d’autres. J’ai perdu de 30 voix contre Réal. Depuis, je ne me suis pas représenté, mais au printemps, les gens sont venus me voir et m’ont dit : « est-ce que tu serais prêt à te relancer? » Je me suis posé la question. J’en ai parlé avec les membres de ma famille, car ce sont eux les premiers impactés par ma décision. Après réflexion, j’ai décidé qu’un nouveau défi m’attendait. J’ai accepté de me présenter.

Henri Wapistan : Parce que, moi, je pense beaucoup à l’avenir des jeunes. Les jeunes, les aînés et tout le personnel de la communauté. Ça prend une bonne personne qui se présente à la chefferie, parce qu’aujourd’hui c’est dur. C’est très dur comment les choses marchent au conseil. Moi, je suis un gars qui réfléchit beaucoup. Je suis un gars qui veut de l’avancement. Je suis à la mairie de Natashquan depuis trois ans déjà. Je sais comment ça marche du côté allochtone, il y a des lois et la transparence, puis les élus sont formés. Du côté de la communauté, c’est très différent, tout est mélangé. Il y a trop de favoritisme. Le chef peut prendre n’importe qui et l’engager dans la communauté. Il fait ça pour acheter des votes pour les élections. Comment avancer s’il n’y a pas de changement? Moi, j’ai donné mon nom à la chefferie pour les jeunes, pour les parents, pour les ainés et toutes les personnes handicapées, il y a beaucoup de laisser-aller.

Q2 : Quelle est votre expérience en politique?

Réal Tettaut : Ça fait plusieurs années que je travaille pour la communauté. J’ai servi la communauté comme chef de police pendant une vingtaine d’années. Ça fait longtemps que je travaille pour le conseil et notre communauté. Avant d’être chef, j’ai fait trois mandats comme conseiller. J’ai beaucoup d’expérience de côté politique. Mon père a été chef, et mon frère, Joseph, aussi. Ça m’a toujours intéressé de travailler pour être chef de ma communauté.

Marie-Paule Malec : Du côté politique, j’ai travaillé en communication pendant 10 ans à la Société de Communication Atikamekh-Montagnaise (SCAM). J’ai vu toutes les réunions des chefs pendant ces dix années. J’ai suivi tous les grands dossiers et les enjeux de toutes les communautés.

Marc-André Kaltush : Je n’ai pas vraiment d’expérience du côté politique, mais j’ai beaucoup d’expérience en affaires. J’ai toujours été une personne indépendante du conseil. J’ai travaillé en partenariat avec d’autres investisseurs. On a fait des terrains de camping, on a fait des petits festivals, mais mon domaine principal c’est en construction. J’ai commencé dans le domaine quand j’avais 17 ans avec mon père et depuis que j’ai 21 ans j’ai suivi mon cours et j’ai mes cartes de compétence. J’ai aussi ouvert un magasin de chasse et pêche. C’est avec toutes ces expériences-là que j’ai appris comment faire tourner l’argent dans une économie.

Pierre Kaltush : J’ai été conseillé pendant 20 ans. Je n’ai perdu qu’une seule fois et j’ai fait 9 mandats consécutifs par la suite.

Roberto Wapistan : J’ai été conseiller de 2008 à 2010. Je sais comment le conseil fonctionne et je sais comment les rencontres avec le ministère fonctionnent. En 2008, on sortait de la tutelle sous laquelle la communauté avait été placée en 2004-2005. C’est le ministère qui devait tout signer et le tuteur prenait toutes les décisions. Moi, j’ai vu ce temps-là. C’était dur pour tout le monde parce qu’il y avait des programmes qui n’étaient pas financés. C’était vraiment dur du côté atmosphère dans la communauté. On ne veut pas y retourner.

Henri Wapistan : J’ai été vice-chef dans ma communauté de 2012 à 2014. Je me suis aussi présenté à d’autres élections toujours à la chefferie. Ça fait trois ans que je suis maire de la municipalité de Natashquan. Aujourd’hui, avec l’expérience que j’ai, j’ai un bon bagage pour être chef. Je connais comment ça marche dans ma communauté. J’ai été 10 ans comme chef pompier, cinq ans comme policier et cinq ans en transport médical. J’ai été dans beaucoup de conseils d’administration : radio communautaire, garderie et association chasse et pêche d’Aguanish.

Q3 : Quelle est votre perception actuelle de la communauté?

Réal Tettaut : Présentement notre communauté, c’est vraiment difficile avec le manque de logements. On a beaucoup de jeunes familles, des jeunes couples et d’enfants dans notre communauté. On est en surpopulation pour le nombre de logements qu’on a. Aussi, présentement, il y a des problèmes de drogues dans la communauté, des problèmes de consommation et de vendeurs qui brisent les familles. C’est un enjeu important.

Marie-Paule Malec : C’est très important de s’impliquer, ça prend l’implication du conseil, mais aussi l’implication de tous les gens de la communauté. C’est important de se mobiliser quand on a une cause à défendre au niveau du Nitassinan, au niveau du développement économique, au niveau de la santé, etc. Une des choses les plus importantes aujourd’hui, c’est la sécurité des gens. La sécurité des membres de la communauté, c’est très important. Il faudrait instaurer un système pour la sécurisation de toute notre communauté.

Marc-André Kaltush : La communauté semble stagner depuis que je suis jeune. Il y a beaucoup de misère. Il y a pas mal de choses à changer. Côté économique, c’est épouvantable. Il faut trouver des solutions. Il faut trouver une manière de rentrer de l’économie chez nous. Peu importe si c’est à Natashquan ou à Aguanish, il faut faire des partenariats pour que ça fonctionne. L’économie, c’est vraiment l’enjeu d’après moi. Tout le monde peut se tromper, mais de mon côté, ce que je vois, c’est vraiment l’économie. Où va l’argent qui est donné au conseil? Qu’est-ce qui se passe? Le monde se pose des questions. Ça prend plus de transparence. Si jamais je rentre, ou si je ne rentre pas, ça va rien changer à qui je suis. Je vais continuer à travailler pour la communauté, peu importe le résultat. Peu importe le résultat, je vais toujours être un Innu de Nutashkuan.

Pierre Kaltush : Il manque de maisons ici dans la communauté. Ce n’est pas assez, il y a seulement cinq ou six maisons qui sont construites par année. Il faut faire pression sur le ministère pour qu’ils nous donnent plus de maisons. On n’a vraiment pas assez de maisons, les familles sont grandes et les maisons débordent. Le logement, c’est le gros problème.

Roberto Wapistan : Il y a un problème au niveau de notre système politique. L’enjeu c’est le code électoral, parce que sur le bulletin de vote, on a le droit de voter pour un chef et seulement un conseiller. Un seul conseiller alors qu’il y a quatre postes de conseillers. En ne pouvant voter que pour un conseiller, il y a des grosses familles qui sont divisées. La division dans la famille, ça crée de la chicane, ça crée de la frustration. Le climat social de la communauté il est souvent très touché quand on approche des élections. C’est là que l’atmosphère est la plus tendue dans les familles. Si je suis élu chef en 2024, c’est à ça que je vais m’attaquer. L’autre gros problème est la situation financière du conseil. Elle est très, très précaire parce que, depuis le mois de juin, il y a des membres de la communauté qui travaillent et qui n’ont pas reçu leur salaire. Ici, comme dans tout le Canada et le Québec, il y a du monde qui sont endettés et qui vivent sur le prochain chèque de paye. En ne payant pas les employés, on impacte les familles et les enfants. On touche la situation financière personnelle des membres qui comptent sur leur salaire. S’il y a des retards de dépôt, c’est qui qui écope? La famille et les enfants. Les gens ne peuvent pas payer et c’est leur situation familiale qui est dégradée. Je veux changer ça.

Henri Wapistan : On a beaucoup de problèmes de santé et d’éducation. Les jeunes qui vont à l’école, on commence à avoir des problèmes. Il y a beaucoup d’enjeux : l’éducation, la santé et les services sociaux. La maison des jeunes aussi, il faut la rebâtir mieux que ça. Les négociations, la pêche et aussi la pourvoirie. Ce sont tous des enjeux qu’on a ici.

Q4 : Quelle est votre vision pour le futur de Nutashkuan?

Réal Tettaut : L’important c’est d’avoir une entente par rapport au traité Petapan. Le traité, ça nous aiderait vraiment beaucoup pour le développement économique de la nation de Nutashkuan. On est pour le développement économique, mais ça prend des bonnes ententes.

Marie-Paule Malec : Ma vision pour le futur… c’est la communauté qui va décider c’est quoi. Qu’est-ce qu’ils veulent dans deux, trois, quatre ou dix ans? C’est la communauté qui va décider qu’est-ce qu’ils veulent pour leurs enfants, pour leurs petits-enfants et pour l’ensemble de la communauté. Je veux travailler très fort à réaliser la vision de la communauté.

Marc-André Kaltush : Ce qui serait bon pour la communauté, c’est d’avoir quelque chose qui va durer à long terme. Quelque chose qui va durer à travers les années. Il faut que le développement économique marche, sans ça, quand tu n’as pas d’argent, rien ne marche. C’est la réalité pour le futur de ma communauté, il faut que l’argent rentre et que l’économie se développe. Il faut qu’on travaille ensemble pour ça. Si jamais je rentre, on va être une équipe qui va être fière de travailler pour la communauté. Mon grand-père m’a toujours dit : « Quand tu t’en vas à la chasse, puis quand tu t’en vas à la pêche, peu importe avec qui tu y vas, il faut que tu travailles avec lui. » J’ai toujours utilisé ses paroles depuis qu’il n’est plus là. Peu importe ton nom de famille, je vais travailler avec toi. On est une communauté, alors on travaille ensemble.

Pierre Kaltush : Il faut continuer à travailler et avancer les dossiers comme la route 138 de Kegaska à Musquaro. Quand on travaille à la table du conseil, il faut prendre les décisions ensemble pour le bien de la communauté. C’est la population qui va décider de son futur, ce n’est pas moi. C’est la population qui va voter.

Roberto Wapistan : Il faut qu’il y aille une transparence, une limpidité sur la situation financière du conseil et les décisions à prendre pour les prochaines ententes qui seront signées. Il faut que les ententes passent par la population. Il faut que la population soit au courant pour pas qu’un chef signe et que deux années plus tard, un autre chef arrive en poste et voit qu’une entente a déjà été signée. La population doit être au courant des ententes signées.

Henri Wapistan : Premièrement, ça prendrait un bon directeur ou une bonne directrice des finances. Ça prend une meilleure gestion des finances. Il y a beaucoup de conflits d’intérêts présentement et les fournisseurs sont souvent payés en retard ce qui ternit l’image du conseil de bande. Ma vision pour le futur c’est aussi de baisser les salaires des élus et les honoraires de voyages. Il faut arrêter de voyager pour rien. Moi, je dis qu’il faut avoir du changement. Il faut qu’on arrête de voir des payes fantômes. Il faut arrêter ça. Il faut aussi penser aux personnes handicapées qui n’ont aucune place à aller ici. Oui, c’est bien beau qu’on ait de l’asphalte, mais c’est aussi important de voir le haut de la dune. Il faut faire une promenade pour les personnes à mobilité réduite. Les quatre-roues sont de plus en plus dangereux. Il faut instaurer de la sécurité routière pour les jeunes. Je veux aussi créer la police autochtone et faire la mise au point du service d’incendie.

Q5 : Si vous êtes élu, quels dossiers seront les plus prioritaires durant votre mandat de deux ans?

Réal Tettaut : Moi, ma priorité c’est le logement. À part ça, le traité, les ententes pour protéger le caribou et l’éducation. L’éducation, c’est vraiment important. On veut travailler sur la nouvelle école secondaire. La formation, c’est aussi prioritaire. Il faut former les jeunes. Présentement, on a une entente avec Hydro-Québec par rapport à un centre de formation. Les infrastructures de Romaine-4 devraient être amenées sur la communauté d’ici le mois de septembre pour créer le centre. Il y a aussi des parcs pour les jeunes. On est en train d’y travailler, les terrains vont être prêts bientôt. On travaille aussi sur le DEK Hockey. Toutes les bandes sont achetées. Du côté de l’aréna, je veux aussi prioriser la glace artificielle. Je veux aussi vraiment travailler sur le dossier de l’infrastructure. Le renouvellement du bureau du conseil de bande, les stationnements, l’asphaltage et la nouvelle école. Le dossier de la route 138 à partir de Kegaska est aussi important. Puis le patrimoine à l’Île d’Anticosti, il faut être présent. Les gens de Nutashkuan, il faut qu’ils aient leur place de ce côté-là. Il faut aussi regarder du côté touristique et continuer la pêche. Présentement, ça va bien, la Pourvoirie Hipou c’est une trentaine d’emplois, puis le domaine de la pêche commerciale c’est aussi au-dessus de trente. C’est vraiment important d’aller chercher plus d’ententes avec le gouvernement.

Marie-Paule Malec : La sécurité de nos membres c’est très important. Ce serait une priorité. J’aimerais aussi mettre un accent sur le dossier du code électoral. On a le même système depuis 2002, et on est maintenant en 2024. Il faut le retravailler et le faire évoluer en consultant la communauté pour voir ce qu’ils veulent changer au code électoral. Les gens doivent s’impliquer pour redéfinir le code. Des travaux ont déjà été faits en ce sens, mais il faut que le conseil et le chef regardent ce dossier-là de plus près. Les dossiers qui se rapprochent de la santé seraient aussi une priorité. C’est important aussi de travailler dans le domaine de l’éducation. Il faut prioriser toutes les choses qui sont importantes pour le bien-être des jeunes et pour le bien-être de la communauté. Je vais mettre un accent très important dans le domaine de l’éducation, de la santé, de l’enfance et du service-garde. Il y a beaucoup d’améliorations à faire encore. Il y a juste un parc de jeu délabré pour les enfants. Il faut améliorer ça. Dans les nouveaux développements d’infrastructure, il faut qu’il y en ait pour les enfants. Il faut travailler ensemble et se mobiliser ensemble pour construire des bases solides pour les deux prochaines années.

Marc-André Kaltush : La première chose, c’est d’essayer de trouver des solutions pour faire le développement de la communauté. Il faut trouver qu’il y ait une rentrée d’argent pour la communauté.Avec ça, on pourra aller plus loin, aller chercher plus de choses, aller chercher plus pour nos enfants. C’est sûr qu’en deux ans, on ne fera pas de miracle. Je connais ça, quand tu commences en affaire, ça peut prendre au moins deux ans avant que ça débloque. Le mandat de deux ans, c’est comme ça, tu es à la course. Il faut que tu essayes de contourner tes obstacles et que tu avances avec ton équipe pour le bien de la communauté. La communauté va parler lors de la journée des élections. C’est la communauté qui va décider si elle veut faire le bien pour nos jeunes et pour tout le monde. Il faut qu’on travaille ensemble, sans ça, rien ne marche.

Pierre Kaltush : Le logement serait une priorité. Il faut travailler ensemble et mettre plus de pression sur le ministère pour avoir plus de maisons. Il faut réformer le code électoral. Les mandats sont trop courts. Il faut consulter la population et faire un référendum sur le code électoral. La population doit se prononcer. Aussi, la sécurité et la police sont un autre dossier. Avant on avait la police amérindienne, et maintenant on a la Sûreté du Québec. Maintenant, c’est long quand on demande les services. Quand on appelle quelqu’un, ça prend deux heures ou des fois trois heures avant qu’il vienne. Après ça, c’est déjà fini la bagarre. Il faut avoir une police qui répond plus vite, comme c’était avant avec la police amérindienne.

Roberto Wapistan :Ma priorité c’est le code électoral. J’étais sur l’équipe qui a rédigé le code électoral que Rodrigue nous avait donné le mandat de travailler. Ça n’a pas marché et il a été laissé sur la glace, mais il est toujours disponible. On peut reprendre le code électoral qu’on avait travaillé. Il resterait juste à aller en consultation auprès de la population et après ça à faire un référendum, où le monde irait voter par vote secret. Je veux donner une chance à la communauté de changer le code électoral. On doit décider si on veut des mandats de deux, trois ou quatre ans, et si on veut voter pour seulement un conseiller ou quatre conseillers. Je veux travailler là-dessus. Mon autre priorité serait la gestion des finances du conseil. C’est inacceptable que des membres de la communauté qui travaillent ne reçoivent pas leur paye. Il faut une structure solide et il faut surtout plus de transparence. J’aimerais aussi m’attaquer au dossier du service de police. En ce moment, on a la SQ et la GRC, mais Uashat ont leur corps de police, Pessamit ont leur corps de police, Pakua Shipi ont leur corps de police. Le service de police de Pakua a été maintenu, malgré les compressions budgétaires. C’est un vrai modèle de résilience et ils sont prêts à venir nous supporter à instaurer un service de police similaire. Si je suis élu chef, je vais m’impliquer avec eux pour qu’on travaille à créer un corps de police autochtone résilient.

Henri Wapistan : Un des dossiers les plus importants, parce que ça joue sur notre vie, c’est le service d’incendie. Aussi, je veux une usine de poissonnerie avec les allochtones de Natashquan et d’Aguanish ensemble. Ça créerait de l’emploi, puis de la réconciliation entre les allochtones et les Innus ensemble. Il y a beaucoup de choses qu’on pourrait s’échanger s’il y a une bonne gestion dans la communauté. Ça prend une meilleure gestion des finances au conseil. Il faut savoir combien d’argent il reste dans le compte. La priorité aussi, c’est l’éducation et les jeunes. Les personnes aînées aussi. Ça prendrait une maison pour ainée au lieu de les envoyer au Havre-Saint-Pierre. On parle aussi beaucoup du traité. Ça prendrait une bonne consultation sur le traité, parce que je dis que ça dort présentement. Ma priorité aussi, c’est le code électoral. Il faut écouter la communauté et la laisser décider. Les familles sont tellement divisées en ce moment à cause du code électoral. C’est des clans et c’est des chicanes de famille. Il faut que ça change.

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