Les œuvres de trois élèves du secondaire de l’école Uauitshitun de Nutashkuan sont exposées au Musée national des beaux-arts du Québec (MNBAQ).
Dans le pavillon Gérard-Morisset, les créations de Pierre-Edmond Malec (secondaire 5), de Benjamin Malec-Déraps (secondaire 3) et de Raphael Ishpatao (secondaire 1) côtoient les tableaux de Maurice Cullen, de Marc-Aurèle de Foy Suzor-Coté et de Clarence Gagnon, à l’instar d’une quinzaine d’autres œuvres d’élèves de partout de la province.
En janvier dernier, le MNBAQ a lancé un défi à la population et aux élèves de tous les niveaux. Il leur fallait choisir une œuvre d’art québécoise parmi une sélection prédéfinie ayant pour thématique « Paysage hivernal » et la revisiter avec la technique de leur choix.
L’initiative du musée n’est pas tombée dans l’oreille d’une sourde : l’enseignante d’arts plastiques de Uautshitun, Anna Stadelmann, a proposé à ses classes du secondaire de réinterpréter les tableaux classiques en leur ajoutant un ou des éléments propres à leur culture autochtone. « Je leur ai demandé “Si des Innus ou des Autochtones étaient passés dans les paysages d’hiver qu’on regarde, qu’est-ce qu’on verrait de plus dans l’image, qu’est-ce qui changerait?” Ils ont vraiment rapidement embarqué », relate-t-elle.
Les élèves se sont mis à la tâche en utilisant le logiciel de dessin digital Procreate sur les tablettes électroniques. Une fois leurs œuvres terminées, Anna en a envoyé des copies au MNBAQ. Un coup de fil plus tard, l’enseignante annonce à Benjamin, Pierre-Edmond et Raphael que leurs créations fonr partie de l’exposition Mimèsis du musée et qu’elles sont présentées lors d’un vernissage virtuel le 12 mars.
« Leurs réactions étaient vraiment précieuses parce que quand je les félicite et que je leur dis d’être fiers, pour eux c’est “juste la madame d’arts plastiques qui dit la même chose à tout le monde”, raconte Anna en riant. Mais là, c’est une professionnelle qui a choisi leur œuvre, donc […] c’est devenu concret. »
Photo d’en-tête : création de Pierre-Edmond Malec, sec 5, selon Le Port de Montréal (Maurice Cullen, 1915).