La cueillette d’un territoire

Depuis 2018, Raphaëlle Ainsley-Vincent et Éloïse Lamarre se rendent sur la Côte-Nord pour y pratiquer la cueillette des baies locales. Aujourd’hui, elles sont en processus de création d’un recueil de poésie et d’une exposition qui fera connaître la Basse-Côte-Nord et ses habitants à travers la cueillette de ses fruits.

La cueillette d’information pour le recueil de poésie et l’exposition s’est faite dans les villages de la basse côte. C’est à travers la cueillette de baies que les deux jeunes femmes entrent en contact avec les citoyens du coin. Elles nous ont expliqué en entrevue que l’activité en tant que telle est un prétexte pour développer une intimité avec les gens qui la pratique. C’est comme ça qu’elles ont trouvé leur porte d’entrée vers le mode de vie des locaux.

La cueillette est une activité menacée par les changements climatiques. Les saisons varient selon la quantité de neige, la chaleur et les précipitations. En parlant avec les gens du coin, elles se sont rendu compte qu’un thème récurrent était le passé. La cueillette de fruit est une pratique qui remonte à il y a très longtemps. Les dérèglements climatiques mettent en péril les savoirs acquis. La cueillette évolue, les territoires changent et les gens appréhendent le futur.

« Le projet, c’est un peu l’archivage, la mémoire d’une pratique patrimoniale et culturelle. C’est un prétexte pour se familiariser et faire la connaissance de ces communautés et de ces territoires peu connus du Québec. C’est surtout un hommage aux gens rencontrés, à leurs traditions et au mode de vie de la Basse-Côte-Nord, une trace de ces amitiés formées. », ont-elles dit.

Leur exposition aura lieu au musée de la Côte-Nord à l’été 2025. Ce sera un récit en images du mode de vie des Coasters à travers la cueillette.

Les deux poètes sont présentement en résidence de création au centre culturel Kulttuurikeskus Vanha Paukku à Lapua en Finlande pour leur projet intitulé : De tourbières et d’îles: Portraits de cueillette. Ce pays d’Europe a une flore et un climat très semblable à celui de la Côte-Nord. Elles y retrouvent entre autres des graines rouges et tentent de faire des parallèles avec le Québec dans le but de « connecter tous les Nords ».

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