Visite papale | Opinions de certains membres de la communauté innue de Nutashkuan

La visite du pape François au Canada, du 24 au 29 juillet dernier, a marqué les esprits, particulièrement durant sa visite au Québec, du 27 au 29 juillet. Plusieurs membres de la communauté de Nutashkuan furent présents lors de la messe à Sainte-Anne-de-Beaupré, incluant d’anciens pensionnaires. Retour sur leur expérience et l’opinion que certains ont tiré de cette visite.

Olivier Savard, journaliste, Initiative de journalisme local

Quatre personnes furent interrogées dans le cadre de cet article, soit Alice Kaltush, son conjoint Francis Malec, Jean Malec et le chef des Premières Nations de Nutashkuan Réal Tettaut. Deux sont d’anciens pensionnaires, soit Mme Kaltush, pendant six ans, et Jean Malec, durant deux ans.

La réaction initiale à la nouvelle que le pape allait venir au Canada est unanimement positive pour les quatre personnes sondées. M. Tettaut était ainsi content de la nouvelle, commentant « ça prenait ça, c’est bien que le pape soit venu présenter des excuses ». Pour le couple Malec-Kaltush, il s’agissait également d’une opportunité rare de voir le pape en personne. Tous deux effectuent un pèlerinage à Sainte-Anne-de-Beaupré à chaque année depuis trente-cinq ans, alors que pour Jean Malec, il s’agissait « d’accueillir la réconciliation et l’appréciation de la venue du pape pour rencontrer la nation autochtone ».

L’expérience à Sainte-Anne-de-Beaupré

L’expérience a été également positive pour tous. Voir le souverain pontife en personne fut justement la raison déterminante de la visite de Francis Malec et Alice Kaltush. Ils mentionnent d’ailleurs « le courage du pape » pour les excuses rendues aux nations autochtones, mais également la reconnaissance des faits. Pour Réal Tettaut, il s’agit du fait que « le message a été passé » et que « ça a été un soulagement », alors que Jean Malec a témoigné avoir « grandement apprécié l’expérience ».

Cependant, malgré les excuses du pape François, il reste du travail à accomplir, selon M. Tettaut et Jean Malec. « Ça doit continuer, ça va prendre plus de suivi, mais le message a passé », commente le chef, alors que pour Jean Malec, « les membres des communautés religieuses, mais principalement les autorités religieuses, doivent continuer la réconciliation ». Selon lui, « on ne répare pas un mal du jour au lendemain. » Quant à Alice Kaltush et Francis Malec, ils sont plutôt d’avis que « la balle est rendue au niveau autochtone, maintenant que les excuses sont faites » et que « le pape a fait son devoir ».

Finalement, tous ont pour opinion que la communauté de Nutashkuan a bien vu l’arrivée du pape et que l’opinion de la communauté est positive et favorable, mais « pas entièrement », selon Jean Malec. « Les excuses n’ont pas été complètement bien reçues, puisqu’un pardon ne se fait pas en un jour », croit ce dernier. « Il reste à voir des actions concrètes des communautés et des autorités religieuses du Québec et du Canada », termine-il.

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