La saison de pêche au crabe de cette année a apporté des résultats mitigés pour les pêcheurs locaux. Bien que le crabe fût au rendez-vous, les défis persistants continuent de mettre à mal la rentabilité de cette industrie vitale.
Cette année, le crabe des neiges était au rendez-vous, offrant aux pêcheurs une abondance qui semblait prometteuse. Cependant, cette abondance n’a pas suffi à compenser les difficultés logistiques et économiques rencontrées.
Les quotas des usines de transformation : Une épine dans le pied des pêcheurs
Les usines de transformation ont imposé des quotas quotidiens stricts en raison d’un manque de main-d’œuvre, causé par les nouvelles exigences de visa du gouvernement fédéral pour les travailleurs mexicains. Avec seulement 10 000 livres de crabe autorisées par jour, contre 15 000 l’année dernière, les pêcheurs ont dû multiplier les sorties en mer, augmentant ainsi leurs coûts d’exploitation. Même après la résolution des problèmes de visa, les quotas quotidiens des usines sont tout de même restés en place en raison de la nécessité de garantir un certain nombre de jours de travail aux travailleurs mexicains. Ainsi, en gardant les quotas, la saison de pêche a pu être étirée afin de respecter ces exigences contractuelles. Cette prolongation de la saison de pêche, bien que bénéfique pour les travailleurs, s’est faite au détriment des pêcheurs, car une saison plus longue signifie des coûts d’exploitation plus élevés.
Prix en hausse, mais toujours insuffisant
Le prix du crabe a légèrement augmenté cette année, atteignant 3,50 $ la livre contre 2,25 $ l’an dernier. Malgré cette hausse, avec les quotas actuels, un prix d’au moins 5 $ la livre serait nécessaire pour que les pêcheurs puissent atteindre la rentabilité. Les témoignages des pêcheurs de la région illustrent la réalité économique difficile qu’ils continuent de vivre.
« Ça ne sera pas encore profitable, mais ça va être mieux que l’année passée. L’année passée ça a été un flop total, il n’y a personne qui a fait de l’argent. Tout le monde a été dans le trou. Cette année, le déficit va être un peu moins pire. Ce n’est pas encore rentable, mettons qu’il nous restera peu d’argent quand la saison va recommencer l’année prochaine, mais c’est moins pire que l’année passée. » (Éric Gallant, pêcheur local)
Les pêcheurs espèrent que le prix du crabe continuera à augmenter l’année prochaine, leur permettant ainsi de retrouver le chemin de la rentabilité. Les bas prix des dernières années placent tout particulièrement les pêcheurs locaux qui ont acheté des licences dans les dernières années dans une situation précaire, car en plus de leurs coûts d’exploitation, ils doivent également s’acquitter de la dette qu’ils ont contractée pour financer l’achat de leur licence.
En conclusion, bien que la saison de pêche de cette année montre des signes d’amélioration par rapport à l’année précédente, les pêcheurs de la région continuent de faire face à des défis considérables. Seules une augmentation des prix ou une révision à la hausse des quotas pourraient offrir une véritable bouffée d’air frais à cette industrie et renverser la vapeur des dernières années.