Une équipe de Nutashkuan dans l’Expédition des Premières Nations

L’Expédition des Premières Nations, une aventure regroupant dix-neuf équipes à motoneige sur un tracé de plus de 4 000 km à travers le nord du Québec en deux semaines, comporte une équipe de Nutashkuan.

Olivier Savard, journaliste, Initiative de journalisme local

L’expédition, qui avait lieu pour la première fois cet hiver, regroupe dix-neuf équipes de participants à motoneige, y compris une équipe de Nutashkuan. L’équipe est constituée de trois pilotes coéquipiers, soit Tommy Tettaut, Tony Malec et Ronny Malec.

Une épopée en organisation depuis trois ans

L’aventure, qui devait originalement prendre place l’an dernier, a été retardée en raison de la pandémie. « Ça fait trois ans que l’expédition est en préparation; ça a débuté avant la pandémie. Elle a été retardée, mais elle a finalement pu prendre place cette année », affirme l’attachée de presse Martine Girard, jointe au téléphone. « Jusqu’à maintenant, ça se déroule relativement bien, je dirais. »

Des embûches ont toutefois fait leur apparition au cours du trajet, qui a débuté le 16 février dernier. « Le début s’est bien passé, mais ça a été assez difficile de Waskaganish à Chisasibi. Les conditions météo n’étaient pas favorables et il faisait très froid : je crois que le mercure a baissé à -42°C avant le refroidissement éolien. La neige était également dure comme de la roche, de ce qui s’est fait reporter », déclare Mme Girard. Cela augmente la difficulté pour les participants, qui traînent du matériel dans un traîneau derrière leur motoneige, dont leur essence, des pièces de secours et divers équipements pouvant être nécessaires. Une journée de retard a donc pris place à l’arrivée à Chisasibi, selon Mme Girard, afin de laisser les participants « reprendre des forces, se préparer et faire l’entretien de leurs machines. »

Des bris mécaniques ont également eu lieu durant le trajet : la motoneige de l’organisateur Christian Flamand a notamment été la proie des flammes entre Matagami et Waskaganish, à la suite d’une défaillance de la pompe à carburant, mais l’incident n’a fait aucun blessé, selon Mme Girard. « C’est arrivé au milieu du chemin. La motoneige est une perte totale, mais M. Flamand a pu finir le reste du trajet jusqu’à Waskaganish sur la motoneige de sa conjointe, et il fait présentement l’expédition avec l’équipe de soutien », ajoute-t-elle.

Un événement pour la réconciliation

L’aventure a pour but principal la réconciliation, en plus de mettre en valeur chacune des communautés présentes sur le chemin du trajet et de faire découvrir leurs cultures, selon Martine Girard. « C’est la mission principale de l’évènement, dit-elle. Il n’y a pas eu de récolte d’argent à proprement parler, mais certaines communautés ont décidé d’amasser des sous pour le veuf de Joyce Echaquan. »

Chaque communauté croisée prévoit ainsi un souper pour les participants, et dépendant de l’endroit, des soirées musique et partage. « Chaque communauté organise leur accueil à leur goût », croit l’attachée de presse.

L’expédition a également pour but de rendre hommage « aux enfants disparus des pensionnats, et des femmes disparues ainsi qu’à feu madame Joyce Echaquan », selon le site Internet de l’Expédition des Premières Nations.

Une aventure d’une vie

L’évènement ne sera probablement pas renouvelé, selon Mme Girard. « Je ne pense pas que ça va être répété tel quel dans le futur, en raison de la logistique, du coût et de l’organisation qu’une aventure comme ça implique, mais je crois que M. Flamand pourrait éventuellement vouloir organiser des mini-expéditions entre deux ou trois communautés. C’est l’aventure d’une vie », explique-t-elle.

Les coûts se révélaient assez importants pour les participants. « Chaque participant devait trouver le financement, les commanditaires pour l’expédition. Dépendant de l’équipement, le coût de participation pouvait monter entre 40 000$ et 50 000$ par participant », relate Martine Girard.

Du soutien pour l’expédition

Bien que chaque pilote de motoneige traîne de l’équipement de secours dans un traîneau derrière leur machine, une équipe de soutien accompagne néanmoins le convoi. « Nous pouvons compter sur l’assistance d’Airmedic, qui suit les équipes en hélicoptère, ainsi que d’une équipe de soutien sur la route forte d’une quinzaine de personnes. Environ une dizaine de membres des Rangers, des Forces canadiennes, nous suivent aussi en motoneige afin d’assurer la sécurité du convoi », résume Martine Girard.

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