Pointe-Parent : une première étape franchie vers la relocalisation des résidents

Première bouffée d’air frais en deux ans pour Pointe-Parent : les résidents permanents du village rencontreront un évaluateur pour connaître la valeur de leur propriété et décider de ce qu’ils désirent faire par la suite.

« C’est une belle première étape de franchie », se réjouit la députée de Duplessis, Lorraine Richard, un refrain repris par la mairesse de Natashquan, Marie-Claude Vigneault. « Ce que j’ai senti dans les deux rencontres [des 4 et 7 décembre], c’est le côté humain. »

Ainsi, dès la semaine prochaine, des fonctionnaires du Secrétariat aux affaires autochtones (SAA) contacteront la douzaine de gens dont la résidence principale est à Pointe-Parent pour remettre en marche le processus. Ceux qui désireront être accompagnés lors de leurs démarches pourront demander une rencontre via la plateforme de visioconférence Microsoft Teams avec l’évaluateur mandaté dans un local qui sera désigné à cet effet dans les bureaux de la municipalité de Natashquan. « À la suite de ça, quand les gens auront accepté l’offre de l’évaluateur, les étapes suivantes sont le notaire et le déménagement », explique Mme Vigneault. « On va tenter de régler ça dans les plus brefs délais. »

Le SAA fonctionne « à la pièce » pour cette première étape, c’est-à-dire que chaque résident permanent « va négocier ses affaires et décider de comment ça va fonctionner après », précise Mme Vigneault. Ainsi, les démarches des autres habitants ne seront pas ralenties si une personne refuse l’offre de l’évaluateur.

Les montants qui seront présentés aux résidents permanents seront ceux déterminés lors de l’évaluation de 2018. Toutefois, il nous est présentement impossible de connaître la teneur de ces montants ni la somme totale que déboursera le SAA pour conclure le dossier de relocalisation de Pointe-Parent, ni d’où proviendra l’argent.

Les représentants du SAA priorisent les gens qui demeurent encore à Pointe-Parent « pour éviter qu’il ne se passe encore des situations fâcheuses », confirme Marie-Claude Vigneault. Les actes de vandalisme, les deux récents incendies survenus en l’espace de deux mois et l’érosion des berges ont bel et bien ajouté de la pression sur le dossier. « La réalité actuelle, qui perdure depuis trop longtemps, a fait en sorte que [les représentants du SAA] ont compris le message », stipule-t-elle.

La députée péquiste de Duplessis estime qu’il était plus que temps que le dossier avance et souligne la proactivité du ministre responsable des Affaires autochtones, Ian Lafrenière. « La ministre qui était là [Sylvie d’Amours, 2018 à 2020] n’avait pas fait de ce dossier une priorité, personne au SAA n’avait fait du dossier une priorité. Ce sont les gens qui habitent Pointe-Parent qui en subissent les conséquences », martèle Mme Richard. « Ce qu’on se rend compte, c’est qu’avec l’arrivée d’un nouveau ministre, d’un nouveau sous-ministre [Patrick Lahaie], on a fait en sorte que le dossier soit remis au-dessus de la pile. »

L’heure n’est encore pas tout à fait à la fête pour les résidents de Pointe-Parent. « Personne n’ose réellement croire que c’est vrai », confie la mairesse en mentionnant les nombreux messages émotifs qu’elle a reçus des habitants après leur avoir fait l’annonce de la progression du dossier.

« Cette fois, j’ai confiance. Je ne veux pas me faire de faux espoir ou en faire à qui que ce soit, mais j’ai senti dans le ton et dans les discussions qu’on a été bien écoutés et que le SAA est sensible à notre cause. »

Marie-Claude Vigneault

La députée Richard a également obtenu du ministre Lafrenière une présence accrue d’agents de la Sûreté du Québec (SQ) dans le hameau. Ceux-ci ont circulé plus souvent qu’avant au cours de la fin de semaine, rapporte Mme Vigneault.

Si aucune date ou étape n’a été planifié pour les propriétaires de résidences secondaires dans le village, ces derniers devraient être contactés après que les résidents permanents aient été relocalisés.

Le hameau de Pointe-Parent, situé à l’extérieur de Natashquan et enclavé par la communauté innue de Nutashkuan, est au cœur de discussions entre le gouvernement provincial et les élus de la région depuis une trentaine d’années. Au début de 2020, des avancées significatives avaient été faites pour la relocalisation des résidents, mais la COVID-19 a coupé court aux démarches.

*Photo d’en-tête : Xavier Philippe-Beauchamp

Laurence Dami-Houle | Initiative de journalisme local

Bachelière du programme de journalisme de l'Université du Québec à Montréal. Amoureuse des mots, bibliophile et cinéphile. Intéressée par les enjeux culturels, l'environnement et la politique.

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