Ottawa prolonge la consultation sur le décret d’urgence pour la protection du caribou

Le ministre canadien de l’Environnement, Steven Guilbeault, a annoncé le prolongement de la période de consultation pour un décret d’urgence visant à protéger le caribou jusqu’à la mi-septembre.

Le ministre canadien de l’Environnement a annoncé le prolongement de la période de consultation pour un décret d’urgence visant à protéger le caribou jusqu’au 15 septembre. En juin, le fédéral a pris l’initiative de lancer le processus de consultation pour un décret d’urgence afin de protéger l’habitat de trois populations de caribou boréal menacées au Québec : Val-d’Or, Charlevoix et Pipmuacan.

Initialement, la période de consultation devait se terminer le 18 août. Cependant, des demandes provenant de plusieurs communautés autochtones du Québec ont incité le ministre Guilbeault à prolonger cette consultation de quatre semaines. Le ministre a exprimé, dans un communiqué, l’importance de cette prolongation, affirmant qu’elle offrirait une opportunité supplémentaire au gouvernement du Québec pour développer une stratégie globale visant à protéger le caribou boréal. « Nous demeurons ouverts à collaborer et à soutenir le gouvernement du Québec dans la mise en place d’une telle stratégie », a-t-il souligné dans son communiqué.

Un désaccord fédéral-provincial

Cependant, la réponse du gouvernement québécois ne s’est pas fait attendre. Le cabinet de Benoit Charette, ministre de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs du Québec, a rapidement rejeté l’offre de collaboration d’Ottawa, réitérant que la protection des espèces terrestres relève de la compétence exclusive de la province. Dans une lettre adressée au gouvernement fédéral le mois dernier, Québec a dénoncé ce qu’il considère comme une intervention injustifiée et unilatérale de la part d’Ottawa, accusant ce dernier de s’ingérer dans les compétences provinciales.

Bien que le gouvernement fédéral reconnaisse que le Québec a la responsabilité première de gérer cette espèce sur les terres non fédérales, la Loi sur les espèces en péril du Canada oblige le ministre fédéral à intervenir lorsque les mesures provinciales sont jugées inadéquates pour protéger une espèce en péril. Malgré ces arguments, les autorités québécoises accusent Ottawa de ne pas prendre en compte les répercussions potentielles sur les communautés forestières, qui pourraient être lourdement impactées par l’interdiction de la récolte de bois dans certaines zones servants d’habitat au caribou. Selon le Bureau du forestier en chef de la province, 4 % des possibilités forestières annuelles pourraient être perdues si le décret fédéral est mis en œuvre. Certaines régions, comme la Haute-Côte-Nord, pourraient voir leurs approvisionnements en matière ligneuse diminuer de façon drastique. Selon les estimations de la coopérative Boisaco, l’entreprise pourrait perdre jusqu’à 50 % de ses possibilités d’approvisionnement. Le gouvernement Legault a exprimé ses préoccupations, déclarant qu’Ottawa devra assumer la responsabilité de mettre en péril la stabilité économique de nombreuses familles.

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