Le Portageur sauvé pour quelques mois grâce à un financement temporaire

Grâce à la mobilisation des dernières semaines, le journal communautaire Le Portageur a réussi à obtenir un financement supplémentaire du programme d’Initiative de journalisme local (IJL), lui permettant de continuer ses publications jusqu’à la fin de l’année 2024.

Le journal communautaire Le Portageur, qui était menacé d’arrêter ses publications suite à l’annonce de la coupure de la subvention d’IJL, a finalement obtenu un sursis de 4,5 mois. Ce soutien financier supplémentaire d’IJL permettra au journal de poursuivre ses publications jusqu’à la prochaine période de demande de subvention. « C’est un soulagement pour le journal, même s’il s’agit d’une victoire partielle », a déclaré Annie-Jade Creamer-Éthier, directrice du journal. Même si ce financement assure la survie du journal à court terme, son avenir à plus long terme reste incertain.

Des impacts sur les publications

Malgré cette nouvelle encourageante, Le Portageur doit faire face à une situation difficile. Julien Greschner, l’unique journaliste du journal, a trouvé un nouvel emploi en tant que menuisier pour la réfection du sentier Le Pas du Portageur à Natashquan. Confronté à la perspective de perdre son poste au journal à la fin d’août, Julien a cherché un autre travail et s’est engagé pour un contrat de 10 semaines qui débute cette semaine. L’équipe du Portageur a donc mis en œuvre un plan pour maintenir les publications pour les 10 prochaines semaines. Julien a accepté de continuer à contribuer au journal à temps partiel, en écrivant quelques articles à la pige chaque semaine en parallèle de son travail sur le sentier. De plus, pour pallier ce manque de personnel et la réduction du contenu, Le Portageur fera appel à un stagiaire en journalisme, Philippe Gareau, étudiant à Montréal. « Philippe travaille actuellement à L’Échouerie comme membre de la Coopérative des Échoué.e.s, et il a accepté de prolonger son séjour à Natashquan de quelques semaines pour effectuer son stage obligatoire de 140 heures chez nous, qu’il finira par la suite à distance de Montréal », explique Mme Creamer-Éthier. Phillipe se joindra à l’équipe à temps partiel pour les mois de septembre et octobre. Grâce à une formule temporaire approuvée par l’IJL, Philippe et Julien pourront être rémunérés à la pige avec les fonds du programme. La combinaison de leur travail devrait assurer un contenu satisfaisant pour le journal.

L’incertitude plane toujours pour 2025

Avec les nouveaux fonds obtenus d’IJL, Julien aura l’opportunité de revenir à temps plein en novembre et décembre, lorsque son contrat sur le sentier sera terminé. Cependant, l’incertitude plane toujours quant à l’année prochaine. « Nous restons un peu craintifs pour l’avenir, on s’est acheté du temps, mais ce n’est pas une victoire totale », admet Mme Creamer-Éthier. C’est pourquoi Le Portageur continue de chercher d’autres sources de financement et envisage même une fusion avec la radio communautaire CKNA pour rendre les deux organismes plus résilients.

L’avenir du Portageur semble tout de même plus prometteur qu’il y a quelques semaines. La directrice estime que les chances sont bonnes que le journal retrouve la subvention d’IJL l’an prochain, car la décision d’interrompre la subvention faisait suite à l’inactivité du journal pendant près d’un an après le décès de la directrice précédente, Mme Nicole Lessard. « L’an prochain, je reste optimiste que nous répondrons à nouveau aux critères », conclut Mme Creamer-Éthier.

Ainsi, le journal continue à naviguer dans des eaux troubles, mais avec un cap temporairement redressé, il espère pouvoir retrouver une stabilité durable dans les mois à venir.

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