La Famille Lalo, créatrice de souvenirs « innu-bliables »

Amoureux du territoire et des rencontres humaines, Daniel Lalo a conjugué ses deux passions pour mettre sur pied l’entreprise d’aventures en plein air Famille Lalo. L’objectif? Faire connaître la culture innue tout en bonifiant l’offre touristique de la région.

Lorsqu’il parle de sa culture, Daniel Lalo est intarissable. La promotion des savoir-faire traditionnels a toujours constitué un pilier dans sa vie. « J’ai été élevé par mon grand-père qui était vraiment nomade sur le territoire. Il m’a dit “Un jour, tu ne pourras pas subvenir à tes besoins avec la trappe. Un jour, les gens ne voudront plus acheter la fourrure. Il faut que tu trouves comment valoriser autrement ta culture.” »

C’est en 2017 que le déclic s’est fait. « J’ai mélangé ma culture et le tourisme, résume simplement le résident de Nutashkuan. Je suis tombé en amour avec le tourisme. Je ne me suis jamais senti mieux qu’en faisant ça. » Il travaille de concert avec sa conjointe, Mireille, et sa fille, Lola, pour faire découvrir les richesses de la région aux voyageurs. « On veut que ça leur fasse des souvenirs “innu-bliables” », rajoute-t-il en riant.

Voyage en canot sur la rivière Natashquan, location de VTT, hébergement sous une tente prospecteur à l’île Sainte-Hélène, camp de jour au lac d’Auteuil pour les 12 à 17 ans… Daniel Lalo a ratissé large pour offrir une panoplie d’activités de plein air, qui tournent autour de 150 dollars par personne ou nuitée. Ce sont toutefois les excursions en mer accompagnées d’une dégustation de produits pêchés qui sont les plus populaires auprès des touristes. « Ça comprend la bannique [NDLR : sorte de pain plat traditionnel dans les communautés autochtones], du thé et du beurre à l’ail! Quand moi j’étais jeune, c’est comme ça qu’on partait sur l’eau », raconte-t-il.

La dégustation de homard frais est particulièrement appréciée, témoigne M. Lalo, surtout, croit-il, parce que les touristes découvrent comment les Innus le pêchent, avec une perche et une épuisette. « Quand tu vas en ville et que tu manges du homard, oui c’est bon, mais tu ne sais pas combien de temps il a transité avant d’arriver dans l’assiette à Montréal. Tandis qu’ici, tu le vois être sorti de l’eau puis mis direct dans le chaudron », compare-t-il.

 

Voir grand

Daniel Lalo envisage déjà l’expansion de Famille Lalo, tout d’abord en étendant ses activités de Baie-Johan-Beetz à Baie des Loups, ensuite à un territoire encore plus vaste. L’entrepreneur veut attirer des touristes internationaux sur la Côte-Nord et leur faire découvrir les attraits de la nature, été comme hiver. Excursions en motoneige du lac d’Auteuil jusqu’à Unamen Shipu (La Romaine), pêche sur glace, chasse au petit gibier, visite d’îles où nichent des macareux… Les projets ne manquent pas.

« Il y a une forte demande, autant des touristes que des gens de la communauté. Faut faire connaître notre belle région et amener cette économie-là à Natashquan », conclut M. Lalo.

Laurence Dami-Houle | Initiative de journalisme local

Bachelière du programme de journalisme de l'Université du Québec à Montréal. Amoureuse des mots, bibliophile et cinéphile. Intéressée par les enjeux culturels, l'environnement et la politique.

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