Interruption de parution pour le journal Le Portageur

Le journal Le Portageur cessera bientôt son impression pour une durée indéterminée.

Olivier Savard, journaliste, Initiative de journalisme local

Après vingt-sept années de parution continue, le journal communautaire Le Portageur va cesser d’être produit et imprimé pour une période indéterminée après le 29 mars 2023.

Avec l’interruption temporaire de la parution du journal vient également la fermeture pour une période indéterminée de la maison Saint-Dilon et les services qui lui sont associés, tels que l’impression de documents, l’envoi de fax, la vente de livres et d’objets liés à la musique à la boutique et la réception de médicaments.

Un manque de personnel

L’arrêt de la parution du journal est dû au manque de personnel : le journaliste auteur de ces lignes termine son contrat le 31 mars prochain, et le décès soudain de la directrice Nicole Lessard a laissé un vide au poste de la direction, comblé temporairement par Julie Sauvé. L’absence de remplaçants au poste de la direction et au poste de journaliste laisse donc le journal à court de personnel.

Le C.A continue

Malgré l’arrêt de la parution du Portageur à moyen terme, le comité d’administration (C.A) du journal continue à travailler pour remplir les postes et assurer une continuité au journal dans le futur. « La situation de dormance s’impose, ce n’était pas désiré mais on ne peut pas faire autrement », mentionne le président du C.A Julien Barnoin. Il ne s’agit pas d’une question de financement, ajoute-t-il. Nous allons redoubler d’efforts dans les prochains temps à continuer la recherche de candidats afin de combler les deux postes et de recommencer l’édition et la parution du journal. On sait que l’information régionale est nécessaire par ici, vu le statut isolé de la région, et le C.A va tout mettre en œuvre pour trouver le personnel nécessaire. »

Arrêt des médicaments

Avec la fermeture de la maison Saint-Dilon suit l’arrêt de la livraison des médicaments. La dernière livraison sera effectuée le mercredi 29 mars prochain, après quoi les résidents auront trois jours pour récupérer leurs médicaments. « S’il reste encore des médicaments le vendredi 31 mars, je vais aller les porter chez les gens », affirme Julie Sauvé.

La livraison sera ensuite arrêtée à Natashquan faute d’endroit pouvant réceptionner les médicaments. Cependant, la pharmacie Camille Girard, de Havre-Saint-Pierre, cherche une personne pouvant recevoir les médicaments à chaque mercredi afin de continuer le service; la personne recevra cinquante dollars par semaine pour cela. La pharmacie propose également que la personne se rende disponible pour trois ou quatre heures durant le mercredi après-midi afin de laisser du temps aux gens de récupérer leurs médicaments. Il est possible de contacter la pharmacie Camille Girard au 418-538-3123 pour avoir davantage d’informations à ce sujet : il suffit de demander le propriétaire de la pharmacie, M. Girard, au téléphone.

Un journal présent depuis 1995

Le journal communautaire Le Portageur, seul hebdomadaire présent en Minganie et seul journal couvrant les nouvelles dans l’est de la Minganie offre une communication et les informations entre les villages de Baie-Johan-Beetz, Aguanish, Île-Michon, Natashquan et la communauté innue de Nutashkuan. Depuis sa première parution, en décembre 1995, il couvre les aspects sociaux, culturels, communautaires, économiques, politiques et tous autres aspects qui touchent les habitants de ces municipalités. Sa création a pris place pour répondre à un manque d’informations dans la région, peu couverte par les grands médias du reste du Québec.

L’hebdo est présent depuis plus de deux décennies à la maison Saint-Dilon.

Ce lieu rempli d’histoire sert de lieu de rassemblement aux gens de Natashquan tel que les spectacles ou les soirées de danse qui sont bien ancrés dans la mémoire des gens d’ici. Cette maison est aussi le lieu de nombreuses activités culturelles tant avec les jeunes que les moins jeunes. Julien Barnoin est confiant, « Malgré les difficultés actuellement rencontrées, nous pensons qu’il est important de préserver le journal et ce qui a été bâti autour. Nous nous excusons des désagréments que ces interruptions pourront causer. Nous gardons confiance dans l’avenir de notre bel organisme et espérons pouvoir reprendre nos activités bientôt. »

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