Hydro-Québec et les communautés autochtones dans une impasse

Les communautés autochtones du Québec auraient accumulé des factures impayées à Hydro-Québec. La somme de ces factures atteindrait un montant de près de 250 millions de dollars.

La tension est palpable entre Hydro-Québec et les communautés autochtones du Québec et du Labrador. Des factures d’Hydro impayées par les communautés autochtones mettent la société d’État dans une situation délicate. Elle voudrait réclamer cette somme aux usagers autochtones par équité pour les 35 000 foyers québécois qui ont vu leur électricité coupée à la suite du non-paiement de leurs factures.

Malgré les manquements aux paiements, Hydro-Québec n’aurait pas coupé le courant dans les communautés autochtones concernées depuis plus de 10 ans.

À Nutashkuan, la facture moyenne par foyer est de 35 564$, selon les chiffres obtenus pas Radio-Canada. La facture moyenne la plus élevée est celle de Matimekosh. Elle s’élève à 65 699$.

Les membres des communautés refusent de payer les factures puisqu’ils sentent qu’il est injuste pour eux de payer de l’électricité, qui vient des barrages qui ont détruit leurs territoires de chasse et de pêche traditionnelle. Cependant, il n’existe aucun traité qui acquitte les communautés autochtones des frais de consommation d’électricité.

Hydro-Québec affirme avoir entamé une réflexion cet été afin de trouver une solution au problème. Tant que cette réflexion ne sera pas terminée, Hydro-Québec ne fera pas de coupures de courant dans les communautés autochtones concernées.

Le ministre responsable des Relations avec les Premières Nations et les Inuit, Ian Lafrenière, s’est prononcé sur le sujet, la semaine dernière, à l’Assemblée nationale.  « On a des communautés qui ont vécu des choses avec Hydro-Québec dans le passé, qui ont décidé d’utiliser le non-paiement comme un moyen de négociation pour faire passer un message. Ce n’est pas la bonne solution. Moi, j’offre à Hydro-Québec de travailler avec eux, qu’on puisse négocier et trouver des solutions. On ne peut pas se faire justice soi-même », a-t-il affirmé.

Selon l’Assemblée des Premières Nations Québec-Labrador (APNQL), cette situation complexe « est le résultat de décennies de décisions politiques et économiques qui ont laissé des cicatrices profondes ».

« Il appartient maintenant au gouvernement du Québec, sous la direction de son premier ministre, et à Hydro-Québec d’assumer leurs responsabilités et de s’engager dans un partenariat sincère avec nos gouvernements pour trouver une solution juste et durable », a affirmé l’APNQL en entrevue avec Radio-Canada.

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