Découvertes archéologiques à la Pourvoirie Hipou

L’été dernier, le site de la Pourvoirie Hipou a fait l’objet d’études archéologiques réalisées par Archéo-Mamu Côte-Nord. Du 20 au 23 juillet 2016, l’organisme a travaillé sur le terrain appartenant à la communauté Innu. Une entrevue avec François Guindon, directeur général de Archéo-Mamu Côte-Nord nous a permis d’en apprendre davantage sur la nature des découvertes.

C’est à cause d’un désir de modernisation du bâtiment d’accueil que le directeur de la pourvoirie a dû faire appel aux services archéologiques de Archéo-Mamu. En effet, en voulant démolir le chalet actuel pour bâtir plus grand et ainsi accommoder un tourisme plus lucratif, la Pourvoirie Hipou a fait appel à un programme de subvention du gouvernement du Québec.

Une des conditions à l’attribution de cette aide financière était la mise en place d’une étude d’atténuation d’impact par rapport au patrimoine archéologique. Effectivement, tout le site de la Pourvoirie Hipou est un site localisé depuis plusieurs décennies comme lieu détenant une histoire archéologique. Ainsi, il était nécessaire d’évaluer l’impact des travaux et de documenter le patrimoine archéologique avant ceux-ci.

L’évaluation du sol a été réalisée grâce à la technique de sondage, en creusant des trous carrés à cinq ou dix mètres de distance en fonction des découvertes des vestiges. Malheureusement, au cours de l’évaluation du sol, le sondage des lieux a permis de constater que le déblai servant au nivellement du sol, plusieurs employés travaillant à la pourvoirie depuis longtemps ont trouvé, à travers les années, de multiples artéfacts. En effet, des bifaces en quartzite, provenant du Labrador, ainsi que des pièces en quartzite de Mistassini ont été ramassés sur le site; ces pierres proviennent à plusieurs centaines de kilomètres du lieu. Par ailleurs, un sondage près du site du débarcadère de bateau a permis de supposer que le sentier utilisé actuellement serait le même depuis la paléohistoire. Les artéfacts trouvés sur le lieu de portage, près des deuxièmes rapides de la rivière Natashquan, suggèrent que c’est ce sentier qui est emprunté depuis des milliers d’années, dévoilant par le fait même une estimation historique de l’occupation de ce site spécifique.

Ainsi, les fouilles réalisées bonifient l’importance du site de la pourvoirie par la promotion de l’identité et la génération d’un sentiment de fierté pour la communauté innue. De plus, les artéfacts archéologiques légués à la pourvoirie pourront être exposés afin d’être présentés aux visiteurs.


texte : Dominique Rivard
photos : François Guindon

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