COVID-19 : la Côte-Nord passe du vert au jaune

Le gouvernement du Québec a annoncé que la Côte-Nord passait au pallier jaune « préalerte » dès le 1er octobre tandis que les niveaux d’alerte de toutes les régions de la province sont rehaussés.

« La recommandation de passer au niveau d’alerte jaune est basée sur des données. Depuis le début du mois de septembre, on a quand même eu 23 cas [de plus] », a indiqué le médecin-conseil en santé publique du Centre de santé et de services sociaux (CISSS) de la Côte-Nord, Dr Richard Fachehoun, en conférence de presse mardi.

Le changement du niveau d’alerte est basé sur trois groupes d’indicateurs : le contrôle de la transmission, le nombre de cas et la fragilité du système de soins. Le président-directeur général par intérim du CISSS de la Côte-Nord, Claude Lévesque, a mentionné le problème de ressources humaines qui sévit, expliquant que « la région est dans une zone de fragilité ». « On est capables de prendre soin de notre clientèle mais il faut faire attention à nos ressources », a-t-il développé.

Le palier préalerte implique une augmentation du nombre d’inspections par les policiers dans les commerces, le resserrement des mesures sanitaires et un dépistage plus ciblé. « Il serait déplorable de passer du pallier jaune au palier orange, a exprimé le Dr Fachehoun. Chacun de nous doit y mettre du sien pour se protéger, protéger ses proches. »

Les élus de la Minganie se sont tous prononcés en faveur du rehaussement du niveau d’alerte de la Côte-Nord. « Jaune, ce n’est pas critique », a rappelé Marie-Claude Vigneault, mairesse de Natashquan. « C’est appliqué pour protéger la région », a-t-elle assuré.

La directrice générale d’Aguanish, Marlène Blais, abonde dans le même sens. « C’est une sage décision », a-t-elle dit, en ajoutant que « tout le monde doit mettre l’épaule à la roue ».

« Ça ne change pas grand-chose sinon d’être plus vigilants et de ne pas faire exprès pour faire des partys », a résumé le maire de Baie-Johan-Beetz, Martin Côté.

 

Mesures supplémentaires

Si la Côte-Nord devenait une zone orange, les rassemblements privés seraient limités à six personnes au lieu de dix et le nombre maximal de personnes dans les endroits publics passerait de 250 à 50. D’autres mesures plus restrictives seraient aussi mises en place. « On ne veut pas aller au pallier supérieur. Je vous en prie », a imploré le Dr Fachehoun.

Questionné sur la possibilité de réinstaurer des contrôles routiers sur le territoire nord-côtier, le médecin-conseil a affirmé que « [la Côte-Nord] n’est pas arrivée au niveau des barrages » selon les évaluations en cours. « Selon l’évolution de la situation, d’autres décisions pourraient être prises », a-t-il précisé.

« Présentement, les restrictions [de la santé publique] sont davantage sur les zones à haut risque », a renchéri le PDG par intérim du CISSS, Claude Lévesque.

La hausse du nombre de cas à Québec, Montréal et dans Chaudières-Appalaches ont fait en sorte que ces régions sont passées au niveau rouge, le palier « alerte maximale ». Les restaurants, les salles à manger, les cinémas, les musées, les bibliothèques et les salles de spectacle seront fermés pour une durée d’au moins 28 jours. Les rassemblements privés sont également prohibés, les déplacements non essentiels vers d’autres régions peu recommandés mais pas interdits.

Mardi, en point de presse, le premier ministre, François Legault, a aussi annoncé que l’application de traçage des contacts créée par le fédéral, Alerte COVID, serait déployée. Des précisions seront données mercredi. M. Legault a par ailleurs demandé la collaboration des jeunes de moins de 30 ans pour endiguer la propagation du coronavirus.

La santé publique de la province considère que le Québec est officiellement entré dans la deuxième vague de la pandémie. Depuis le début du mois de septembre, l’évolution du nombre de cas est repartie à la hausse. Plus de 700 nouveaux cas sont répertoriés chaque jour depuis le 24 septembre.

Depuis le début de la pandémie, le bilan provincial a dénombré 73 450 personnes infectées et 5833 décès.

 

Le bilan s’alourdit

En date du 29 septembre, le bilan nord-côtier faisait état de 150 cas confirmés, dont 146 guéris et une personne hospitalisée. La région a malheureusement connu son premier décès relié à la COVID-19. L’ancien chef de la nation innue de Matimekush-Lac John Thaddée André avait contracté le virus à l’extérieur de la Côte-Nord et s’est éteint le 18 septembre dernier.

Le nombre de cas en Minganie demeure stable à huit individus infectés.

Laurence Dami-Houle | Initiative de journalisme local

Bachelière du programme de journalisme de l'Université du Québec à Montréal. Amoureuse des mots, bibliophile et cinéphile. Intéressée par les enjeux culturels, l'environnement et la politique.

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