Protection de la jeunesse | Un engagement mutuel signé entre Nutashkuan et la DPJ

De gauche à droite: Nadia Denis, Pierre Kaltush, Réal Tettaut et Annette Malec.

Nutashkuan est devenue mercredi dernier la première communauté autochtone de la Côte-Nord à signer une entente pour un engagement mutuel avec la Direction de la Protection de la jeunesse (DPJ) de la Côte-Nord pour une autonomie en protection de la jeunesse.

Olivier Savard, journaliste, Initiative de journalisme local

L’entente, signée mercredi le 20 juillet, continue le travail effectué entre la DPJ de la Côte-Nord et la communauté innue de Nutashkuan depuis plusieurs années, selon la nouvelle directrice de la Protection de la Jeunesse de la Côte-Nord, Nadia Denis. « La communauté prend déjà en charge le réseau des familles d’accueil depuis plusieurs années, mais il va y avoir une reprise graduelle de certaines responsabilités et de certaines activités », explique Mme Denis, qui remplace désormais Marlène Gallagher, cette dernière ayant pris sa retraite vendredi dernier après trente-cinq ans de services dont six en tant que directrice.

Le travail sur l’engagement a commencé à l’été 2021, à la suite d’une proposition faite par la directrice du Centre de santé et de services sociaux Tshukuminu Kanani, Annette Malec, à la directrice de la Protection de la Jeunesse en Côte-Nord, qui était alors Marlène Gallagher.

Le document a été ratifié par les principaux dirigeants du programme, soit Nadia Denis, Marlène Gallagher et Annette Malec, ainsi que par le chef de la communauté de Nutashkuan, Réal Tettaut.

« Un processus d’autonomie »

L’entente prendra place sur plusieurs années, et se déroulera « graduellement ». « Une analyse communautaire a été réalisée et [le centre de santé et de services sociaux] a le potentiel, on a la capacité d’avoir cette autonomie-là. On a une bonne équipe mais ça va se faire d’une façon graduelle », mentionne la directrice Annette Malec.

Un désir de garder les enfants dans la communauté a été réitéré à plusieurs reprises par les trois femmes présentes. « On ne voulait pas revivre ce que nous avons vécu avec les pensionnats autochtones », appuie Mme Malec. « C’est notre territoire, notre peuple; ce sont nos enfants, notre responsabilité », ajoute-elle.

« Plus un seul enfant ne va se retrouver dans une famille [d’accueil] allochtone, on ne veut pas contribuer davantage à déraciner les enfants », explique l’ancienne directrice Marlène Gallagher.

Un « beau cadeau » de fin et de début

La directrice, Marlène Gallagher, était visiblement émue lors de la cérémonie pour la signature de l’engagement mutuel, mercredi dernier. « C’est un très beau cadeau de retraite : c’est difficile de mettre les mots sur tout le travail qu’on a fait depuis un an. Jamais je n’aurais pensé avoir un aussi beau cadeau », s’exprime-elle. La communauté a également fait cadeau d’un capteur de rêve à Mme Gallagher pour son départ à la retraite.

Pour sa part, la nouvelle directrice Nadia Denis voit le futur de façon positive : « Commencer un nouveau mandat avec une entente comme ça, c’est très stimulant et énergisant », commente-elle. « C’est une fierté de dire qu’on peut aider à contribuer au bien-être de la communauté. »

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